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Invité de La Grande interview Europe 1-CNews mercredi, Dominique Reynié, politologue et directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, est notamment revenu sur le processus de normalisation du Rassemblement national et sur le défi que constituent les élections municipales de 2026 pour le parti à la flamme.

Alors que Jordan Bardella est désigné comme le candidat favori des Français pour les élections européennes, Dominique Reynié, politologue et directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, voit dans cette position une marque de la normalisation du Rassemblement national au sein de la vie politique française : "C'est clairement en train de devenir un parti de droite", souligne le spécialiste lors de La Grande interview Europe 1-CNews mercredi. Néanmoins, tous les partis de droite ne reconnaissent pas cette mutation : "Toute la droite ne s'y retrouve pas, une partie reste au LR et l'autre reste encore accroché au macronisme mais il est clair que le Rassemblement national (RN) est devenu un parti très solidement installé". 

Un frontisme municipal

Selon Dominique Reynié, le parti à la flamme doit tout de même encore faire ses preuves : "Si aux élections municipales de 2026, il existe un frontisme municipal comme il y avait autrefois un communisme municipal, l'affaire sera entendue". 

La potentielle victoire du Rassemblement national aux élections municipales menace la droite traditionnelle : "La droite classique ne pourra plus se remettre avant très longtemps de ce qui lui arrive parce qu'elle perdra les bases qui font aujourd'hui qu'elle tient encore le Sénat par exemple", analyse le politologue. 

"Voter pour le RN est une façon de dire sa colère, peut-être même d'éprouver une forme de jubilation parce qu'on voit le trouble que provoque ce type de résultat électoral. Mais voter pour que sa commune devienne RN, c'est différent. Et donc là on aura une vraie mesure de l'enracinement ou pas du Rassemblement national. Paradoxalement que ce soit le macronisme, le RN ou La France insoumise, ce sont trois forces politiques qui existent au niveau national mais qui n'ont aucune base régionale locale. Ils sont tout à fait détachés de la réalité du terrain qu'ils évoquent pourtant très souvent", conclut le spécialiste.