Le rassemblement à marche forcée derrière François Fillon

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© THOMAS SAMSON / AFP
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Antonin André
Le candidat de la droite pour la présidentielle voit s’allonger la liste des doléances et des mécontents. Et pourtant, il reste sourd à cette fronde. 

François Hollande avait ses frondeurs, François Fillon a ses grondeurs. Les amis de Nicolas Sarkozy vont se réunir la semaine prochaine pour organiser leur soutien critique au candidat de la droite. "L’unité, ce n’est pas l’uniformité", a prévenu Laurent Wauquiez le week-end dernier.

La liste des grondeurs s'allonge. Des grondeurs mais aussi des cumulards. Et ces derniers entendent bien faire de la résistance. François Fillon doit s’attendre à une confrontation tendue à son QG de campagne, mardi avec les parlementaires. Et la liste des grondeurs s'allonge. Il y a aussi les centristes de l’UDI qui n'ont pas trouvé d'accord en vue des élections législatives de juin 2017, mais aussi les "grondeuses", ces femmes déçues d'une parité non respectée - seulement 36% d’investitures féminines aux législatives. Pour son gouvernement, François Fillon n’a d'ailleurs pas du tout l’intention de se plier à cette règle qualifiée de "gadget".

La fermeté, la marque de fabrique de Fillon 2017. Plus la campagne avance, plus la grogne monte sans que cela n’entame la fermeté de François Fillon. Bien au contraire. Plus la gronde s'intensifie, plus il cogne. En même temps, c’est assez cohérent de la part de l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy. Il a fait de la fermeté l’axe de sa campagne pendant la primaire de la droite. Ça a fonctionné avec sa famille politique. Il fait le même pari pour la France.

Fillon oublie la dynamique. La droite en France est bonapartiste ; elle a la culture du chef. "Un chef, c’est fait pour cheffer", expliquait déjà Jacques Chirac au Figaro magazine en 1992. François Fillon considère que la présidence molle de François Hollande appelle une présidence dure, autoritaire. S’il plie sous les critiques des grondeurs, il y perdra le sens de sa campagne. De ce point de vue, il est constant et cohérent. Mais une présidentielle se gagne aussi avec une dynamique. Il faut une vision mais il faut aussi un parti, des élus mobilisés et enthousiastes pour faire la campagne, pour la porter, la relayer. Le rassemblement à coups de baïonnette n’est pas le chemin le plus sûr pour conduire ses troupes à la victoire.