Le Pen admet un possible départ de Philippot si le FN renonce à la sortie de l'euro

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avec AFP , modifié à
Le vice-président du FN a déclaré qu'il quitterait son parti si celui-ci revenait sur sa proposition phare d'abroger la monnaie unique européenne. Pour Marine Le Pen, il s'agit de suivre une "conviction" plutôt qu'un "chantage".

Marine Le Pen n'a pas exclu lundi un départ de Florian Philippot du Front national, estimant que son bras droit "irait au bout de ses convictions" et quitterait la formation d'extrême droite si elle ne défendait plus la sortie de l'euro.

"Tout à son honneur". Alors que la position de Florian Philippot sur la sortie de l'euro a suscité des remous en interne, le numéro trois du parti, Nicolas Bay, dénonçant même un "chantage", la présidente du FN s'est exprimé sur le sujet sur franceinfo : "Je ne prends pas les propos pour du chantage". "Il exprime une conviction qui est une conviction forte et après tout, il ira au bout de ses convictions!" a-t-elle poursuivi. "Si, demain, les adhérents du FN décidaient qu'on doit abandonner cette partie-là, il ne se sentirait plus en accord avec ses convictions, je trouve que c'est tout à son honneur", a encore jugé la dirigeante frontiste, défaite au second tour de la présidentielle.

"Souveraineté monétaire". "Nous, nous sommes des gens de conviction, nous défendons nos convictions, mais je pense que le sujet n'est pas là. Je pense que le sujet ne sera pas celui-là", a évacué Marine Le Pen. Sur le fond, Marine Le Pen a expliqué qu'il fallait sur la sortie de l'euro "faire de la pédagogie, continuer à expliquer aux Français en quoi la souveraineté de la France est un élément essentiel à la maîtrise de notre économie". "Ce retour à la souveraineté monétaire inquiète les Français, ça va être un débat, nous allons devoir ouvrir cette discussion pour savoir comment faire pour que les Français ne soient pas terrorisés par la souveraineté monétaire que nous appelons de nos vœux", a expliqué l'eurodéputée. "C'est un chantier que nous ouvrirons après les législatives car ce n'est pas un sujet législatif, c'est un sujet présidentiel", a répété l'eurodéputée.

"Pas de tabou au FN". Le congrès du FN, prévu fin 2017 ou début 2018, sera "le moment où on discute de tout cela (...) Nous discuterons de tout. Il n'y a pas de tabou au FN, tout le monde pourra s'exprimer, dire ce qu'il a à dire, et ce sont les adhérents du FN qui effectuent les grands choix politiques et stratégiques dans notre pays" du point de vue du programme frontiste, a-t-elle insisté.