Laïcité : "Ceux qui l'utilisent pour exclure ne comprennent rien"

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A.H. , modifié à
Á la veille du 112ème anniversaire de la loi de 1905, Nicolas Cadène, rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité, a fustigé sur Europe 1 ceux qui alimentent des polémiques inutiles.
INTERVIEW

Noël approche et avec elle, la ritournelle habituelle sur les crèches dans les mairies est de retour. Défenseurs comme opposants, tous brandissent le principe de laïcité, dont la définition varie visiblement selon les convictions. Alors que la France s'apprête à fêter samedi le 112ème anniversaire de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, Nicolas Cadène, rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité, a défendu vendredi dans Europe 1 Bonjour un seul et même cadre. 

Un principe pour garantir l'idéal de fraternité. "C'est la liberté de croire ou de ne pas croire, et d'exprimer ses croyances ou non-croyances dans le respect mutuel. C'est aussi la séparation des Eglises et de l'Etat, de laquelle découle la seule neutralité de l'administration. C'est l'égalité de tous devant la loi et les services publics. Tout cela concourt à l'idéal républicain de fraternité", soutient-il.

Des polémiques "regrettables". La laïcité est "un socle", défend Emmanuel Macron. Or, aujourd'hui, il semble qu'elle divise davantage qu'elle nous réunit. "Ceux qui l'utilisent pour exclure, pour diviser, ne comprennent rien au sens même de la laïcité", s'agace Nicolas Cadène. "On a le feuilleton du burkini l'été, le feuilleton des crèches l'hiver… Il faut évidemment qu'on dépasse tout ça. Je pense que certains ne le veulent pas, parce que ça les arrange sans doute d'alimenter ce genre de polémiques. C'est regrettable", juge le rapporteur.

La loi 1905 toujours adaptée. Certains en effet, notamment à droite et à l'extrême droite, considèrent la loi 1905 comme trop bienveillante, trop laxiste, plus adaptée à la France de 2017. "J'aimerais qu'ils me donnent un seul exemple. Quels sont leurs exemples ?", rétorque Nicolas Cadène, qui soutient : "Le cadre juridique actuel permet parfaitement de sanctionner tout abus."