Laurent Wauquiez : "l'ennemi de la laïcité, c'est pas les crèches"

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M.B. , modifié à
Le candidat à la présidence LR est revenu sur l'interdiction des crèches de Noël dans les bâtiments publics par le Conseil d'Etat, estimant qu'il vaudrait mieux s'attacher à interdire les prières de rue.
INTERVIEW

Laurent Wauquiez est très remonté contre l'interdiction des crèches de Noël dans les bâtiments publics. Car selon le candidat à la présidence LR, invité du Grand Rendez-Vous d'Europe 1, CNews et Les Echos dimanche, le vrai problème d'atteinte à la laïcité n'est pas là. "L'ennemi de la laïcité, c'est la prière de rue, le communautarisme islamique", a-t-il estimé. "Ce qui menace la laïcité, c'est pas les crèches, c'est pas une croix sur une statue de Jean-Paul II."

"Déconstruction de la France". Le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes "ne met pas tout ça au même niveau car cela participe de cette idéologie de la déconstruction où la République se trompe d'ennemi", a-t-il expliqué. Pour lui, cette "déconstruction" résulte d'une chute de la France "dans une espèce de culture de la repentance". "Au lieu de transmettre la fierté de notre pays, on a cru qu'il fallait déconstruire la France pour accommoder la diversité. Au lieu de transmettre notre histoire, on va parler de l'esclavagisme, les croisades, la colonisation. Je n'aime pas ça. On n'a jamais eu autant besoin du réarmement républicain."

Un "grand contrat républicain" avec les musulmans. Les problèmes posés à la laïcité aujourd'hui sont donc, selon Laurent Wauquiez, liés à l'islam, ou plutôt au communautarisme islamique. "Ce qui me gêne, c'est que la République donne le sentiment d'une certaine lâcheté et de ne pas avoir suffisamment de fermeté", face à cet "ennemi", explique l'élu LR. Lui propose plutôt d'instaurer un "grand contrat républicain" avec les musulmans de France. "Nous allons faire en sorte que si vous vous retroussez les manches, vous ayez accès à la même possibilité de réussir sans discriminations. Mais ce qu'on vous demande, c'est qu'en France, ce n'est pas l'islamisme intégriste qui règne."