Lagarde (UDI) réaffirme "des points de convergence avec Macron"

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POLITIQUE - Critiqué pour avoir proposé de se rapprocher d'Emmanuel Macron, le président de l'UDI assume et rappelle que les autres dirigeants centristes ont longtemps soutenu le ministre de l'Economie.
INFO EUROPE 1

Depuis qu'il a tendu la main à Emmanuel Macron, le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde est dans l'oeil du cyclone centriste. Invité d'Europe 1 samedi matin, le député-maire de Drancy à répondu aux critiques des autres figures du centre, soulignant qu'Emmanuel Macron "était à l’époque applaudi par Hervé Morin, par les gens de droite, par François Bayrou". Et Jean-Christophe Lagarde de lâcher : "ce qui était vérité en mars ne devient pas une faute en septembre. Il faut juste avoir un petit peu de constance".

Une main tendue à Macron qui ne passe pas. Ayant refusé de participer à la primaire organisée par le parti Les Républicains, le président de l'UDI a estimé mercredi que son parti a "vocation à parler" avec Emmanuel Macron. "Depuis des mois Emmanuel Macron disait des choses compatibles avec ce que défend l'UDI depuis longtemps. Mais il le disait le soir et le matin se réveillait ministre-prisonnier ! Il vient de se libérer d'un gouvernement dans lequel il ne croyait plus. C'est un acte fort qui correspond à ce que veulent beaucoup de Français: faire autre chose, renouveler et recomposer le paysage politique", ajoutait-il. Les critiques des figures du centre n'ont pas tardé. La vice-présidente du MoDem Marielle de Sarnez a dénoncé "un problème de boussole", Hervé Morin, président du Nouveau Centre, a fustigé "une faute"

Lagarde invite son camp à la constance. Critiqué, le chef de file de l'UDI a accusé ses détracteurs de trous de mémoire et rappelé la bienveillance passée du centre à l'égard d'Emmanuel Macron. "La politique nécessite un peu de cohérence et de constance : aujourd’hui, Laurent Hénard, le président du parti radical, Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste, Jean-Marie Bockel disent exactement la même chose que moi. Hier, Hervé Morin disait la même chose que moi. Au mois de mars dernier, il appelait à un grand rassemblement et à une recomposition politique que je crois, moi aussi, nécessaire", a-t-il déclaré.

Et Jean-Christophe Lagarde de poursuivre, à propos d'Hervé Morin : "il disait ‘ce rassemblement irait de Valls à Sarkozy ou de Macron à Juppé et rassemblerait en fait près de 60% des Français’. C’est d’ailleurs le rêve originel des centristes. Ce qui était vérité en mars ne devient pas une faute en septembre. Il faut juste avoir un petit peu de constance". "Qu’ai-je fait ? Avec mes amis, j’ai constaté une chose : Emmanuel Macron, lorsqu’il était ministre de l’Economie, disait des choses différentes du gouvernement. Il était à l’époque applaudi par Hervé Morin, par les gens de droite, par François Bayrou. Et le jour où il tire les conclusions de son désaccord avec le président de la République, tous ces gens-là se mettent à lui vomir dessus, à expliquer qu’il est pique pendre. Moi, j’ai juste dit que j’ai vu que sur l’économie nous pouvions avoir des points de convergence avec Emmanuel Macron qui incarne le centre gauche, nous sommes le centre droit, nous pouvons nous parlons", a précisé le centriste.

Mais critique aussi Macron. "Cette vision de la vie politique où des gens qui pourraient avoir des idées communes auraient l’interdiction de se parler. Je refuse cette façon de faire. Que marginalement, cela en froisse en ou deux, cela n’a pas grande importance", a poursuivi le président de l'UDI. Ce dernier s'est néanmoins montré aussi critique à l'égard du ministre de l'Economie sortant : "On connait a peu près ce qu’il dit sur l’économie. Très franchement, sur le besoin absolu de reconstruire une Education nationale qui soit un ascenseur social, de rétablir une autorité de l’Etat qui a totalement disparu, de fédérer l’Union européenne pour qu’elle soit efficace et qu’on ne subisse pas la mondialisation et la dictature des grands ensembles mondiaux, je ne sais pas ce qu’il dit", a-t-il déclaré.