La maire PS de Canteleu près de Rouen mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants

La maire de Canteleu a été mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants (Illustration).
La maire de Canteleu a été mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants (Illustration). © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP
La maire PS de Canteleu près de Rouen, Mélanie Boulanger, a été mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants. La maire et son adjoint avaient été placés en garde à vue le 8 octobre 2021 lors d'un coup de filet anti-stupéfiants, puis remis en liberté le lendemain. Elle continue de clamer son innocence.

Figure du PS rouennais, tête de liste PS-EELV aux régionales de 2021, la maire de Canteleu, Mélanie Boulanger a été mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants mais elle continue de clamer son innocence. "La maire et son adjoint ont été mis en examen des chefs de complicité, transport, acquisition, détention, offre ou cession non autorisée de stupéfiants", respectivement les 22 et 21 avril, a précisé lundi à un correspondant de l'AFP la vice-procureure de Bobigny Anne-Laure Mestrallet, "ils ont été placés sous contrôle judiciaire".

La maire et son adjoint en garde à vue en octobre 2021

La magistrate confirmait ainsi des informations du quotidien Paris-Normandie et du média normand Le Poulpe. Mélanie Boulanger et son adjoint avaient été placés en garde à vue le 8 octobre 2021 lors d'un coup de filet anti-stupéfiants, puis remis en liberté le lendemain. Interrogé lundi par l'AFP, Arnaud de Saint Rémy, l'avocat de Mélanie Boulanger a réaffirmé que sa cliente était innocente.

"On veut user de tous les droits qui seront à la disposition de Mélanie Boulanger pour mettre en évidence son innocence", a-t-il dit. "Nous avons pris rendez-vous avec le juge d'instruction le 22 avril dernier et le juge d'instruction a décidé de faire bénéficier à Mme Boulanger des droits reconnus à la personne mise en examen (...) Ce choix procédural a été celui du juge d'instruction et ça nous va très bien", a-t-il assuré. "Si on veut avoir une plénitude de droits pour agir (...), il faut être mis en examen".

"Je sais que je suis irréprochable", se défend la maire

Le 8 octobre, au total 19 personnes avaient été placées en garde à vue dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en septembre 2019 pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs et menée par un juge de Bobigny. Cinq jours plus tard, le parquet de Bobigny avait annoncé la mise en examen de onze personnes.

Lors d'une conférence de presse le 11 octobre Mélanie Boulanger avait affirmé n'avoir "aucun lien" avec les trafiquants de drogue de sa commune, dont elle est maire depuis 2014. "Je sais que je suis irréprochable", avait assuré l'élue socialiste, également vice-présidente de la Métropole de Rouen. "Ils ont essayé plusieurs fois d'entrer en contact avec moi par personne interposée. Je suis une élue de terrain. On m'appelle, je réponds. Ils ne m'ont évidemment jamais appelée eux-mêmes", avait détaillé la maire aujourd'hui âgée de 45 ans.

Une demande de protection policière en vain

Selon elle, ces trafiquants l'ont contactée pour tenter "de l'impressionner, de l'intimider, de la dissuader de mener le combat" contre la délinquance, lors de la pose des caméras de vidéosurveillance ou quand elle réclamait des moyens supplémentaires. Elle avait aussi indiqué avoir été suivie en voiture, attendue sur le parking de la mairie ou devant chez elle mais a dit n'avoir jamais déposé plainte, de peur des représailles.

"Dans les menaces qui m'étaient formulées, il y avait : je sais où vous habitez et je sais où va votre fille à l'école", avait précisé la maire de cette commune de 15.000 habitants située dans l'agglomération de Rouen. "Quand on vous dit ça, vous vous dites : si je porte plainte, il faut que je sois sûre de mon coup". "Menacée une fois plus sérieusement", Mélanie Boulanger avait même raconté avoir sollicité "les autorités préfectorales", en vue d'une éventuelle protection, en vain selon elle.

En octobre, une source proche du dossier interrogée par l'AFP avait indiqué que dans cette affaire "un très gros réseau de trafiquants de drogue a été démantelé". "On parle d'une famille historique à Canteleu. Des gens dans le viseur des policiers depuis plusieurs années", avait ajouté cette source, affirmant que "cette famille influençait très fortement le monde politique local à Canteleu".