FN : la justice va trancher sur la suspension de Jean-Marie Le Pen

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B.B avec AFP , modifié à
La décision du tribunal de grande instance de Nanterre tombera jeudi en début d'après-midi.

"Le respect de la procédure interne a été appliqué". L'avocat du Front national, Me Frédéric-Pierre Vos, est sûr de son fait. Mais que dira la justice ? Le tribunal de grande instance de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, va se prononcer jeudi sur la suspension du FN de Jean-Marie Le Pen.

Une décision "illégale, anormale et excessive". A l'audience, le 12 juin, le cofondateur et chef historique du FN pendant près de 40 ans avait demandé l'annulation de sa suspension en tant qu'adhérent, prononcée le 4 mai par la plus haute instance du parti, une décision qu'il juge "illégale, anormale et excessive". Surtout, le "Menhir", 87 ans, contestait la "privation de ses droits" en tant que président d'honneur qui en avait découlé, estimant que cette fonction dont il jouit depuis 2011, qui le rendait membre de droit de toutes les instances internes, n'est pas liée à sa qualité d'adhérent. Il demandait donc aux juges de "lui rendre sa visibilité", selon son avocat, et d'infliger au FN une astreinte de 10.000 euros par infraction constatée s'il devait rester privé de ses prérogatives de président d'honneur.

Quels que soient ses recours en justice, Jean-Marie Le Pen devrait perdre sa présidence d'honneur du FN. Dans la foulée de la sanction, le parti a en effet organisé un congrès extraordinaire par voie postale pour soumettre les nouveaux statuts du parti, où ne figure plus le titre honorifique, au vote de plus de 51.000 adhérents. Ce congrès, base militante largement acquise à la cause de Marine Le Pen, suivra l'avis des instances du FN, assurent les proches de la présidente du parti, scellant le sort de la présidence d'honneur du cofondateur.

"Un piège destiné à changer l'orientation politique du FN". Jean-Marie Le Pen a bien conscience que les dés sont pipés et que son sort est déjà scellé.  "Le Vieux" a ainsi appelé les adhérents du FN à ne pas participer au vote. "D'abord il n'est pas secret, et surtout c'est un piège destiné à changer l'orientation politique du Front national", a-t-il assuré dans un tweet.
 
 Et parce que Florian Philippot, son pire ennemi, est en train de "changer l'orientation politique" du FN avec sa fille Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen, lui, prépare en toute discrétion le lancement de sa propre formation politique. Et selon les informations d'Europe 1, son projet a bien avancé.