Jean-Marie Le Pen : "je suis en guerre contre Florian Philippot"

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L.H. et B.B. , modifié à
Le cofondateur du FN, qui a assigné son propre parti en justice, se dit "victime d'une infamie", mercredi matin, sur Europe 1.
INTERVIEW

Jean-Marie Le Pen contre-attaque. Le cofondateur du Front national a annoncé mardi avoir assigné le FN en justice pour contester sa suspension. Une décision qu'il a expliquée à Thomas Sotto, mercredi sur Europe 1. "J'ai été victime d'une infamie de la part du bureau politique du Front national et j'en demande raison à la justice", affirme-t-il.

Le congrès, "un piège". Alors qu'un congrès par correspondance est prévu pour modifier les statuts du parti, Jean-Marie Le Pen fustige ce "congrès postal". "C'est une manœuvre, un piège", dénonce-t-il. "Moi j'aime les vrais congrès, c'est-à-dire avec des délégués, comme ceux qui m'ont désigné comme président d'honneur".

Marine Le Pen cherche-t-elle à purger le FN de son père ? "Il semble que ce soit son intention. Je le déplore, mais je suis bien obligé, au bout du compte, de m'en rendre compte", estime Jean-Marie Le Pen, qui "trouve assez scandaleux que ce soient ceux qui ont créé le Front national et qui se sont battus dans ses rangs pendant des années qui soient contraints de s'effacer devant de jeunes loups".

Il y a dix jours, Jean-Marie Le Pen semblait pourtant vouloir tendre la main à sa fille. "Marine, parlons nous !", lui avait-il lancé sur LCI. Aujourd'hui, il constate que "le dialogue n'a pas été rétabli. Mais je pense que c'est de la volonté propre de Marine Le Pen". "Je suis toujours ouvert à toutes les propositions positives qui pourraient être faites", ajoute-t-il.

"M. Philippot est un homme qui semble avoir une grande ambition, peut-être même un jour de remplacer Marine Le Pen"

"Je suis en guerre contre M. Philippot". "Je ne suis pas en guerre contre le Front national, je suis en guerre contre M. Philippot", poursuit le "Menhir". "Je demande que les militants choisissent entre Philippot et Jean-Marie Le Pen". Florian Philippot, le numéro deux du FN, est bel et bien devenu sa cible préférée. Mais "je ne fais pas de fixation", se défend Jean-Marie Le Pen. "C'est lui qui a déclaré que la rupture était totale et définitive. Il doit assumer sa responsabilité".

Pour lui, Florian Philippot est-il devenu le véritable patron du FN ? "J'ai l'impression que c'est un peu le cas, oui", répond Jean-Marie Le Pen. "J'ai l'impression que Marine Le Pen, qui est une communicante hors pair, a été un peu cantonnée dans ce rôle là, et que la direction du parti proprement dite a été laissée à M. Philippot, qui est un homme qui semble avoir une grande ambition, peut-être même un jour de remplacer Marine Le Pen".

Le FN, "un parti socialo-gaulliste". Le 4 mai dernier, après sa suspension, Jean-Marie Le Pen déclarait sur Europe 1 qu'il ne souhait pas la victoire de Marine Le Pen en 2017. Trois semaines plus tard, il n'a pas changé d'avis : "si le FN est devenu un parti socialio-gaulliste, je ne vois pas d'intérêt à sa victoire".