Macron, Corse 1:15
  • Copié
Alexandre Chauveau / Crédits photo : Pascal Pochard-Casabianca / POOL / AFP
Après avoir tergiversé pendant plusieurs années sur la question de l'autonomie de la Corse, Emmanuel Macron semble finalement prêt à lui accorder ce statut. Le chef de l'État donne six mois aux élus de l'île pour trouver un accord avec le gouvernement. Que cela va-t-il changer concrètement ?

"Ayons l'audace de bâtir une autonomie à la Corse", a annoncé Emmanuel Macron jeudi à Ajaccio devant les élus de l'île de Beauté. Le chef de l'État s’est ainsi dit favorable à ce que les spécificités de la communauté insulaire corse soient reconnues dans la Constitution

"Un service public en faveur du bilinguisme"

Il s'agit avant tout d'une victoire symbolique pour les nationalistes qui réclament depuis plusieurs années un pouvoir législatif propre, un statut de résident, ou encore la co-officialité de la langue corse. Dans les faits, le chef de l'État ne devrait pas accéder à toutes ces demandes. Pour la langue, Emmanuel Macron imagine plutôt "un service public en faveur du bilinguisme". Même chose pour le statut de résident auquel le président semble préférer des dispositifs fiscaux qui réguleraient le marché immobilier. 

Transfert de compétences de l'État vers la collectivité corse

L'autonomie ne signifierait donc pas l'indépendance, ce serait plutôt synonyme de transfert de compétences de l'État vers la collectivité corse, mais toujours sous le contrôle du Conseil d'État et du Conseil constitutionnel. L'Assemblée corse aurait ainsi la main en matière d'économie et de social tandis que le régalien resterait contrôlé par Paris. 

Rappelons qu'à ce stade, rien n'est officiellement décidé : les groupes politiques de l'île doivent ainsi se mettre d'accord avec le gouvernement sur un texte commun qui devrait ensuite être inscrit dans la Constitution. Pour cela, Emmanuel Macron doit le soumettre à référendum ou au Parlement réuni en congrès et obtenir la majorité des 3/5ᵉ des voix.