À l'appel de plusieurs syndicats, une journée de mobilisation interprofessionnelle est prévue ce jeudi sur tout le territoire. 1:52
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Jacques Serais avec AFP, édité par Laura Laplaud
À l'appel de plusieurs syndicats, une journée de mobilisation interprofessionnelle est prévue ce jeudi sur tout le territoire. Au cœur des craintes et des revendications : le pouvoir d'achat mais aussi la réforme des retraites. Une mobilisation qui n'inquiète pas l'exécutif qui compte faire passer sa réforme coûte que coûte.

C’est une journée de grève et de manifestation que va connaître notre pays ce jeudi. Plusieurs syndicats dont la CGT, Solidaires ou encore l’Unef ont appelé à une journée de mobilisation interprofessionnelle "pour les salaires, les pensions, les bourses d’études, les minima sociaux". Cette journée va-t-elle conduire le chef de l’État à changer ses plans en ce qui concerne la réforme des retraites ? C’est la question du jour. Alors qu’Emmanuel Macron réunissait mercredi soir à l’Élysée la Première ministre, les ministres concernés et les chefs de groupes parlementaires de la majorité pour plancher sur ladite réforme.

Aucune appréhension à l'Élysée

En vérité, au sommet de l’État, il n’y a aucune appréhension ou si peu à l’aube de cette journée. À l’Elysée comme à Matignon la confiance règne, "aucune inquiétude", lâche dans un sourire un conseiller du président. Et pour cause : le renseignement territorial a fait remonter ses prévisions au sommet de l’État et elles sont plutôt rassurantes pour Emmanuel Macron.

À l’échelle nationale, entre 68.000 et 75.000 manifestants tout au plus sont attendus dans la rue… Paris compris ! Car dans la capitale, la mobilisation ne devrait pas excéder les 8.000 participants. Loin, très loin, par exemple de l’acte 1 des "gilets jaunes" quand 288.000 personnes avaient battu le pavé partout en France.

Emmanuel Macron a soumis son plan de bataille

Les rues clairsemées de ce jeudi devraient donc offrir un boulevard au président, bien décidé à faire appliquer coûte que coûte sa réforme des retraites tout en ménageant les membres de son camp les plus réticents. Emmanuel Macron a donc déjà pris les devants mercredi soir au palais. Il a soumis aux ministres concernés et aux chefs de groupes de la majorité son plan de bataille.

Le 49-3 pourrait être utilisé pour faire passer la réforme

La réforme ne s’inscrirait plus le mois prochain au sein d’un amendement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale mais dans trois à quatre mois, dans un budget rectificatif de la Sécurité sociale et en utilisant le 49-3. Une solution qui permettrait au locataire de l’Élysée de respecter sa promesse de campagne de rendre effective la réforme d’ici à l’été 2023. Et ainsi de prouver qu’il a encore la main sur la politique nationale malgré sa majorité relative.

Une troisième voie qui pourrait également contenter le patron du MoDem, François Bayrou, qu’il verra vendredi matin à Pau. Signe que la règle du "en même temps" vaut également pour le second mandat.

Un nouveau cycle de concertations va ouvrir

Le gouvernement va ouvrir un nouveau cycle de concertations autour de la réforme des retraites, dans la perspective d'adopter un projet de loi "avant la fin de l'hiver", a annoncé jeudi Elisabeth Borne, après une réunion à l'Élysée avec la majorité. "On fait le choix du dialogue et de la concertation" avec les partenaires sociaux et les partis politiques, a déclaré la Première ministre, avant la journée nationale de mobilisation syndicale, ajoutant souhaiter "une entrée en vigueur de la réforme à l'été 2023".