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Jean-Pierre Chevènement a estimé lundi soir sur Europe 1 que "la gauche est morte d’avoir épousé le néo-libéralisme". Un phénomène que l’ancien ministre fait remonter au début des années 1980.  
INTERVIEW

Il est l’une des figures historiques de la gauche française. Jean-Pierre Chevènement, l’ancien ministre socialiste, a estimé lundi soir sur Europe 1 que "la gauche est morte provisoirement". "Elle est morte d’avoir épousé le néo-libéralisme, quand elle a par exemple proclamé, au nom de l’Acte unique, négocié par Jacques Delors (alors ministre de l’Économie sous François Mitterrand), la libéralisation des capitaux sans harmoniser la fiscalité de l’épargne (en 1983)", a-t-il jugé.

"Puis Jacques Delors devient président de la Commission européenne (1985-1995) et réalise cette déréglementation que (Margaret) Thatcher et (Ronald) Reagan avaient proclamé dans les pays anglo-saxons. C’est petit à petit que la gauche est tombée à 6% aux dernières élections (présidentielle)", a poursuivi l’ancien candidat à la présidentielle en 2002.

"J’invite Mélenchon à être plus républicain et donner moins de place à la démagogie"

Jean-Pierre Chevènement est également revenu sur les propos de Lionel Jospin, tenus la semaine dernière, qui avait exprimé sa "sympathie" envers Jean-Luc Mélenchon. "Jospin et Mélenchon ont voté ensemble le traité de Maastricht (en 1992). Depuis, Mélenchon a fait un peu de chemin, et je l’invite à être plus républicain et donner moins de place à la démagogie, qui est toujours une facilité", a taclé l’ancien ministre socialiste, qui vient de publier ses mémoires (Qui veut risquer sa vie la sauvera, aux éditions Robert Laffont)

"La République c’est d’abord une école d’ascétisme et de dévouement", a-t-il conclu.