Mesures contre les violences : "Je rêve de ce virage sécuritaire depuis des années", confie Jean-François Copé

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Anaïs Huet , modifié à
Rixes entre bandes de jeunes ou violences à l'école, la ville de Meaux lutte elle aussi contre la délinquance. Sur Europe 1, son maire Jean-François Copé appelle Emmanuel Macron à écouter ceux qui ont justement l'expérience du terrain pour agir efficacement.
INTERVIEW

La semaine dernière, deux lycéens de Meaux, en Seine-et-Marne, ont été roués de coups par une quarantaine de jeunes. La ville n'est pas épargnée par la délinquance. Son maire Jean-François Copé a mis en place une série de mesures pour lutter contre ces violences. Aujourd'hui, voir Emmanuel Macron durcir le ton le satisfait. "Je rêve de ce virage sécuritaire depuis des années", a-t-il déclaré au micro d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1 lundi matin.

L'"inexpérience" d'Emmanuel Macron en tant qu'élu de terrain. "Si on n'assume pas, dans une démocratie comme la nôtre, que rien n'est possible sans autorité et sans sécurité, on se trompe de combat", affirme l'élu Les Républicains. Encore faut-il avoir pleinement conscience du problème. Et sur ce point, Jean-François Copé doute du président de la République, tout comme du nouveau ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. "Je crains qu'il n'ait pas assez de métier", a-t-il glissé à l'égard de l'ancien maire de Forcalquier, dans les Alpes-de-Haute-Provence. 

"Emmanuel Macron a une vraie inexpérience car il n'a jamais été maire", ajoute Jean-François Copé. "Il faut donc le compenser en ayant autour de soi des gens qui savent, qui ont l'expérience sur le terrain de ce qui se fait. Le président de la République doit absolument accepter d'entendre le témoignage des maires, des présidents de département qui peuvent raconter ce qu'ils voient sur le terrain", plaide-t-il.

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Écouter les solutions des élus de province. Justement, contre les violences à l'école, Jean-François Copé, édile depuis 12 ans, a trouvé des solutions. Et elles ne passent pas par la présence de policiers au sein des établissements scolaires, une mesure "irréaliste" selon lui, compte tenu du nombre de fonctionnaires qu'il faudrait mobiliser. "À Meaux, on a mis en place un comité de coordination avec, autour du maire, le parquet, la police nationale, la police municipale et les chefs d'établissements. Dès qu'il y a un problème, les chefs d'établissements ont un numéro d'alerte, et l'ensemble des forces en présence sont informées et sont en position d'intervenir", précise Jean-François Copé. Les parents de l'élève ayant posé problème sont immédiatement convoqués et un suivi individualisé est ensuite mis en place.

Et ça marche, assure l'intéressé. "À Meaux, on a diminué de moitié la délinquance en dix ans. Ça prouve qu'on est capable de faire", martèle-t-il. 

Mais pour que les maires puissent communiquer leurs bons résultats, encore faut-il qu'ils aient un accès facilité aux oreilles de l'exécutif. "Or, en ayant interdit aux maires d'être députés, Paris s'est encore coupée de la province", déplore Jean-François Copé, qui fustige "une nouvelle erreur" du gouvernement.