Jacques Chirac en dix moments télé

Jacques Chirac en 2002, dans les studios de France Télévisions.
Jacques Chirac en 2002, dans les studios de France Télévisions. © AFP
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Louis Hausalter , modifié à
Peu avare en petites phrases, l'ancien président de la République a su crever l'écran tout au long de sa carrière politique.
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Il avait le sens de la formule et savait en faire bon usage devant les caméras. Si Jacques Chirac, mort jeudi à l'âge de 86 ans, a mené sa carrière politique avec autant de brio, c'est aussi grâce à de mémorables prestations télévisées.

Fabius traité de "roquet"

Maire de Paris et leader de l'opposition au gouvernement socialiste, Jacques Chirac débat en 1985 avec le Premier ministre de l'époque, Laurent Fabius. Et le ton monte entre les deux hommes. "Soyez gentil de me laisser parler et de cesser d'intervenir incessamment un peu comme le roquet, n'est-ce pas", lance calmement Chirac. Un qualificatif qui a le don d'énerver son adversaire. "Je vous en prie, vous parlez au Premier ministre de la France", s'agace Fabius en agitant la main.

"Le bruit et l'odeur"

En 1991, alors que le Front national grimpe dans les sondages, Jacques Chirac n'hésite pas à investir les thèmes chers à l'extrême droite. Dans un discours prononcé à Orléans, le maire de Paris décrit "le travailleur français" qui voit sur son pas de palier "un père de famille, trois ou quatre épouses et une vingtaine de gosses, qui gagnent 50.000 francs de prestations sociales sans naturellement travailler". Et Chirac d'enfoncer le clou : "si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur, eh bien, le travailleur français sur le palier, il devient fou". Une phrase qui fera polémique.

"Ces heures noires souillent à jamais notre histoire"

Le 16 juillet 1995, tout juste élu à l'Élysée, Jacques Chirac commémore le 53e anniversaire de la rafle du Vel' d'Hiv'. Pour la première fois, un chef de l'État reconnaît la responsabilité de la France dans la déportation des juifs sous Vichy.

"This is not a method, this is provocation !"

Octobre 1996. En visite en Israël, Jacques Chirac parcourt la vieille ville de Jérusalem. Mais le ton monte avec les services de sécurité israéliens chargés de sa protection, qui malmènent les journalistes et le ralentissent. Dans un anglais rudimentaire, le président prend à partie un agent : "you stop now !" Un clash sur fond de tension diplomatique, alors que Jacques Chirac s'est déclaré favorable à la création d'un État palestinien.

"J'ai décidé de dissoudre l'Assemblée nationale"

En avril 1997, Jacques Chirac annonce dans une allocution télévisée la dissolution de l'Assemblée nationale. En prenant cette décision un an avant la fin prévue de la législature, le chef de l'État comptait s'assurer une majorité jusqu'à la fin de son septennat en 2002. Patatras : c'est la gauche qui remporte les élections législatives, et Chirac devra subir cinq ans de cohabitation. L'une des plus belles bourdes de la Ve République.

"La Coupe de France… la Coupe du monde, pardon"

On l'a souvent dit, la victoire de l'équipe de France en finale de la Coupe du monde, en juillet 1998, a sans doute servi la popularité de Jacques Chirac. Deux jours après le match mythique, le chef de l'Etat reçoit les champions du monde lors de la garden party du 14 juillet à l'Élysée. L'occasion d'un joli lapsus lorsqu'il félicite Zidane et ses compères : "l'équipe de France et la Coupe de France… la Coupe du monde, pardon !"

"Une histoire abracadabrantesque"

Mêlé à plusieurs affaires tout au long de sa carrière politique, Jacques Chirac a souvent dû s'expliquer face aux caméras. Lorsque Le Monde fait des révélations sur le financement occulte du RPR lorsqu'il était maire de Paris, le chef de l'État s'emporte lors d'une interview. "On rapporte une histoire abracadabrantesque", affirme-t-il dans une formule restée célèbre. En 2011, Jacques Chirac sera condamné à deux ans de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris.

"Notre maison brûle et nous regardons ailleurs"

En 2002, Jacques Chirac intervient au Sommet de la terre à Johannesburg. À la tribune, il lance un cri d'alarme pour la sauvegarde de l'environnement : "notre maison brûle et nous regardons ailleurs. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Prenons garde que le 21e siècle ne devienne pas pour les générations futures celui d'un crime de l'humanité contre la vie."

"Ce ne sont pas des bovins, ce sont des chefs d'œuvre"

Grand habitué du Salon de l'agriculture, Jacques Chirac aimait afficher sa proximité avec les cultivateurs et éleveurs. Ainsi, lorsqu'il inaugure l'édition 2005 du salon, le chef de l'État s'extasie face à des vaches de Salers : "ce ne sont pas des bovins, ce sont des chefs d'œuvre !"

Grillé par Bernadette…

En 2009, Jacques Chirac a quitté l'Elysée depuis deux ans. Mais l'une de ses apparitions publiques en Corrèze fera les délices du Web. À l'occasion d'un vernissage, pendant que Bernadette Chirac prononce un discours, son mari converse galamment avec sa blonde voisine. Ce qui n'est pas du goût de l'ex-première dame…