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Elue dans l’Yonne, Michèle Crouzet voulait être candidate à Sens, mais La République en marche lui a préféré sa rivale. Elle s’apprête à quitte le parti, non sans chercher à alerter Emmanuel Macron sur les nombreux cas de dissension.
INTERVIEW

Et si le cas Villani cachait un mal beaucoup plus profond ? Alors que le célèbre mathématicien a annoncé sa candidature dissidente à Paris, d’autres cas empoisonnent la vie de La République en marche à l'approche des municipales.

Exemple avec Michèle Crouzet. La députée de l’Yonne voulait se présenter à Sens, mais le parti lui a préféré Claude Vivier-Le Got. Alors elle a décidé de se rebiffer, et publiquement qui plus est. "Je voulais faire passer le message pour interpeller le président de la République : attention, la colère gronde", a-t-elle lancé lundi matin sur Europe 1.

Pour Michèle Crouzet, le problème se situe dans les instances de LREM. "Il y a un court-circuit. On a l’impression qu’on est un peu trop perchés au niveau parisien", dénonce-t-elle, visant "des personnes du mouvement, de la commission d’investiture. Il y a (Pierre) Person,  il y a (Stanislas) Guérini. Moi, je les ai appelés pas mal de fois et on a été un peu sourd à mes appels", regrette l’élue, qui vise particulièrement Claude Vivier-Le Got, sa rivale, condamnée, rappelle-t-elle, à deux reprises, dont une fois à un an d’inéligibilité, pour un compte de campagne non conforme en 2014. "Je les ai prévenus de ce qu’elle était réellement et je n’ai pas été entendue", regrette la députée.

"Qu'on ne soit pas déconnecté des territoires"

Résultat : Michèle Crouzet va quitter sous peu le parti, et donc le groupe LREM à l’Assemblée nationale. Mais avant cela, elle en appelle à Emmanuel Macron. "J’interpelle le président. On est trop sourds à ce qu’on dit.  Je ne suis pas sûre qu’il soit vraiment informé. Il faut qu’il nous entende, qu’il nous écoute et qu’il sache réellement ce qu’il se passe" au sein de LREM.  "C'est important qu’on ne soit pas déconnecté des territoires. Le mouvement est sourd à nos appels. La commission d’investiture a eu des dysfonctionnements. Théoriquement, nous sommes consultés pour savoir quelles personnes peuvent présenter des candidatures sur les territoires. Là, on oublie de nous consulter pour dire ce qu’on en pense, puisque c’est notre territoire et qu’on connait parfaitement", regrette Michèle Crouzet.