Après la réforme des retraites, le gouvernement s’attaque à un autre dossier très sensible : un projet de loi immigration doit être présenté en juillet. L’exécutif espère trouver un compromis avec Les Républicains qui ont déposé coup sur coup deux propositions de loi sur le sujet. Mais c'était sans compter l'arrivée immanquable de l'ancien Premier ministre, Edouard Philippe, dans les débats. Dans une interview accordée au journal L’Express, l'ancien locataire de Matignon dénonce une "immigration du fait accompli" et préconise notamment de revoir l'accord de 1968 qui facilite les conditions d’entrée et de séjour des ressortissants algériens sur le territoire français.
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Une sortie qui tombe au mauvais moment pour la Macronie
Édouard Philippe brise ainsi un tabou en Macronie. En proposant de revoir l’accord de 1968, il s’aligne sur des positions défendues à droite par un axe allant d’Éric Ciotti à Marine Le Pen, en passant par Éric Zemmour. L'ancien Premier ministre donne ainsi tort à l'actuel gouvernement et au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui a déjà fait savoir qu'il ne toucherait pas à cet accord. Une manière pour le patron du parti Horizons de montrer que son groupe à l'Assemblée veut peser sur le futur projet de loi immigration.
Cela tombe au plus mauvais moment pour l'exécutif, qui s'inquiète déjà de voir l'unité de la majorité brisée à cause des tractations en cours sur le dossier avec LR. L'aile gauche de la macronie redoute les concessions qui pourraient être faites à la droite pour tenter d’arracher un compromis.
Marquer sa différence
Par ailleurs, sur le plan diplomatique, Édouard Philippe prend le risque de tendre encore un peu plus les relations diplomatiques avec l'Algérie. Des relations qu'Emmanuel Macron tente pourtant de réchauffer depuis le début de son premier quinquennat. Mais sur le chemin qu'il trace vers 2027, l'ancien locataire de Matignon juge qu'il est temps d'avancer en rupture avec le président ou, à minima, d'imprimer davantage sa différence.