Images transmises à Benalla par des policiers : Collomb "condamne lourdement ces agissements"

Gérard Collomb a été informé d'un possible détournement d'images de vidéo-protection jeudi.
Gérard Collomb a été informé d'un possible détournement d'images de vidéo-protection jeudi. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Les trois hauts gradés de la préfecture de police sont soupçonnés d'avoir extrait des images de vidéo-surveillance et de les avoir transmises à Alexandre Benalla.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb "condamne lourdement" les "agissements" de trois hauts gradés de la préfecture de police soupçonnés d'avoir extrait des images de vidéo-surveillance et de les avoir transmises à Alexandre Benalla, a-t-il déclaré vendredi.

"Le parquet de Paris ainsi que l'Inspection générale de la Police Nationale ont été saisis afin de faire la lumière sur ces faits", a ajouté le ministère dans un communiqué. Celui-ci précise que Gérard Collomb a été informé de ces soupçons dès jeudi soir par le préfet de police et qu'il a demandé dans la foulée "à ce qu'il soit procédé à la suspension à titre conservatoire des trois fonctionnaires". Celle-ci est effective depuis vendredi matin.

Détournement d'images de vidéo-protection. Selon plusieurs sources proches du dossier, trois haut gradés de la direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) sont soupçonnés d'avoir transmis des images de vidéo-protection montrant les faits survenus le 1er mai à Paris, place de la Contrescarpe (Ve), pour lesquels Alexandre Benalla et un autre homme, Vincent Crase, sont mis en cause et ont été placés en garde à vue vendredi matin. Les trois fonctionnaires sont le chef d'état-major adjoint, un commissaire présent au moment des faits, place de la Contrescarpe, et le commandant en charge des relations entre la préfecture de police de Paris et l'Elysée, ont rapporté ces sources.

"Le parquet de Paris ainsi que l'Inspection générale de la Police Nationale ont été saisis afin de faire la lumière sur ces faits", a précisé le ministère de l'Intérieur. De son côté, la préfecture de police a affirmé dans un communiqué que ces images de vidéo-protection "avaient été indûment communiquées à un tiers, dans la soirée du 18 juillet, par des fonctionnaires de la préfecture de Police".

Usurpation de fonctions. Alexandre Benalla a été placé en garde à vue vendredi matin à Paris dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte la veille après la diffusion d'une vidéo mercredi soir par Le Monde, montrant ce conseiller à l'Elysée frappant un manifestant. Il est visé pour des faits de violences en réunion par personne chargée d'une mission de service public, d'usurpation de fonctions, de port illégal d'insignes réservés à l'autorité publique et de complicité de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection. Vincent Crase, un gendarme réserviste et agent d'accueil pour LREM qui était avec Alexandre Benalla le 1er mai, a également été placé en garde à vue en fin de matinée vendredi.