Amélie Oudéa-Castéra 1:07
  • Copié
Alexandre Chauveau avec AFP // Crédits photo : Jeff PACHOUD / AFP
La plus haute juridiction administrative a été saisie par un collectif, "les Hijabeuses", qui conteste un article du règlement de la Fédération française de football (FFF) interdisant tout "signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale". De son côté, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, envisage une possible évolution du droit.

"Nous n'excluons rien", y compris une "évolution du droit", a déclaré mardi la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra interrogée sur la perspective du port du hijab par les footballeuses sur le terrain, appelant toutefois à attendre la décision du Conseil d'État. "On voit qu'il y a un besoin de clarification", a estimé la ministre devant les journalistes à l'Assemblée nationale, au lendemain d'un avis rendu par le rapporteur public du Conseil d'État.

Remise en question de l'article

La plus haute juridiction administrative a été saisie par un collectif, "les Hijabeuses", qui conteste un article du règlement de la Fédération française de football (FFF) interdisant tout "signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale". Le rapporteur public a ouvert la porte à une remise en question de l'article, en estimant qu'il n'y a ni "prosélytisme", ni "provocation" dans le seul port du hijab, et aucune "exigence de neutralité" pour les licenciées de la FFF. Il a émis un bémol pour le cas de la sélection nationale.

La décision du Conseil d'État, qui suit généralement les avis du rapporteur public, est attendue jeudi. Le gouvernement est "pleinement mobilisé" pour le "respect strict de nos principes républicains dans le sport", a sobrement déclaré Elisabeth Borne mardi, alors que des parlementaires de droite et d'extrême droite appellent déjà à légiférer contre cette possibilité. "Nous n’excluons rien. Je veux voir le cœur de cette décision (et) à partir de là ce que nous devons faire évoluer dans notre droit", a tempéré la ministre des Sports, écartant tout "tabou". 

"Il y a un principe absolu de neutralité du service public"

"Nous avons trouvé des solutions dans l'école. S'il le faut, nous viendrons à en trouver pour le sport s'il est établi (...) que des failles existent", a ajouté la ministre. "Je ne veux aucune exception à ce principe de laïcité dans le sport, et je veux qu'a fortiori pour des jeunes femmes, le sport reste un outil d’émancipation", a-t-elle poursuivi. "Il y a un principe absolu de neutralité du service public : ça veut dire pas de hijab pour notre équipe de France, pas de hijab sur les arbitres, pas de hijab sur toutes les personnes qui portent le service public", a énuméré la ministre.