Henri Guaino : "nous n'allons pas juger l'islam"

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Le député Les Républicains des Yvelines, était l'invité de Jean-Pierre Elkabbach, jeudi sur Europe 1.
INTERVIEW

Les Républicains organisent jeudi une journée de travail consacrée à l'islam. Co-organisateur de ce rendez-vous, Henri Guaino, député des Yvelines, était l'invité de Jean-Pierre Elkabbach, jeudi matin, sur Europe 1. Il a justifié le fait que cette journée de travail se tienne à huis clos. "Je suis totalement opposé à la politique spectacle", a expliqué Henri Guaino. "Je pense que la politique doit apprendre à travailler dans la sérénité, dans le calme. Je sais que ça ne plaît pas à beaucoup de journalistes. Quand ils ne sont pas invités, ça les énerve !" a-t-il ironisé.

"Des problèmes se posent". Pourquoi la première journée de travail des Républicains porte-t-elle sur l'islam ? "Il y a des tensions. Aujourd'hui, on voit bien que des problèmes se posent", a expliqué Henri Guaino, en réfutant les critiques formulées par Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, qui s'est dit "extrêmement inquiet". "Il est indigne de la part d'un gouvernement de porter un tel jugement sur le plus grand parti de l'opposition", a fustigé l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. Pour lui, "nous assistons depuis quelques jours à la coalition des grandes consciences et des autruches". "C'est extraordinaire. Vous parlez de l'immigration, vous êtes xénophobe. Vous parlez de la sécurité, vous êtes facho. Vous parlez de l'islam, vous êtes islamophobe. Mais on est où ?", s'est-il agacé.

"Si on veut que les choses se passent bien, il faut en parler". "Il n'y a pas de sujet avec les gens qui prient dans des caves et les maires qui ont du mal à construire des mosquées parce que la population est divisée ?", a poursuivi Henri Guaino. "Il n'y a pas de phénomène de rejet, de méfiance ?" Selon lui, "si on veut que les choses se passent bien, il faut en parler, travailler et trouver des solutions. Sinon, vous ouvrez la voie à tous les extrémistes et à toutes les démagogies. C'est irresponsable".

"La République, c'est l'assimilation". "Nous n'allons pas juger l'islam. Nous allons réfléchir sur la manière dont nous pouvons vivre ensemble", a martelé Henri Guaino. "Quelque chose a changé dans le monde. La religion a pris une importance considérable, comme toujours pour le meilleur et pour le pire", a-t-il expliqué. Le député a par ailleurs rappelé qu'il préférait le concept d'assimilation à celui d'intégration. "La République, c'est l'assimilation", a-t-il affirmé. "Ça ne veut pas dire qu'on exproprie les gens de leur propre histoire, qu'on leur demande d'oublier d'où ils viennent. Mais ça veut dire que nous leur demandons de partager un imaginaire commun, une culture commune, une morale commune".

Le CFCM participera, selon lui. Un membre du bureau exécutif du Conseil français du culte musulman (CFCM) a indiqué que cette instance ne participerait pas à cette journée de travail. Des propos réfutés par Henri Guaino. "Il y a aura des représentants du CFCM au moment des travaux", a assuré l'élu, ajoutant : "on n'a jamais eu l'intention d'instrumentaliser quiconque".

Il dénonce la "justice spectacle". Interrogé sur le placement en garde à vue, sans poursuite, de six anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy dans l'affaire des sondages de l'Elysée, Henri Guaino a eu cette réponse : "il y a beaucoup de justice spectacle et je m'interroge sur l'avenir de la séparation des pouvoirs en France".