Guyane : cette élection qui donne des ailes à Mélenchon

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Jean-Luc Mélenchon sera une semaine en Guyane pour soutenir un candidat à la législative partielle de dimanche. © boris HORVAT / AFP
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Le leader de la France Insoumise vient soutenir son candidat à la législative partielle organisée dimanche. Et renforce sa stratégie électorale dans les territoires ultramarins.

Partir aussi longtemps, aussi loin, voilà qui n'est pas courant pour un responsable politique. Jean-Luc Mélenchon est arrivé lundi en Guyane, où il passera la semaine. Un agenda chargé pour un objectif affiché : soutenir Davy Rimane, candidat régionaliste et insoumis, qui va tenter d'arracher la victoire dimanche au premier tour de la législative partielle. Derrière ce cas particulier, il y a une stratégie plus globale du leader de la France Insoumise, qui compte bien continuer sur sa (bonne) lancée dans les outre-mer.

Soutenir un candidat LFI bien parti. En Guyane, Jean-Luc Mélenchon a toutes les raisons de ne pas ménager sa peine. Dans le scrutin qui opposera Davy Rimane à sept autres candidats, dimanche prochain, LFI peut légitimement espérer récupérer un député supplémentaire. En juin dernier, le régionaliste s'était en effet qualifié pour le second tour face à Lénaïck Adam pour LREM. Et n'avait perdu que d'un cheveu, avec 49,79% des voix. L'élection ayant été annulée par le Conseil constitutionnel, Davy Rimane revient dans la course. Une course qui a, peu à peu, pris une envergure nationale. Ce week-end, le ministre des Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, était sur place pour soutenir Lénaïck Adam. Pour LREM, qui a perdu les deux dernières législatives partielles dans le Val d'Oise et le Territoire de Belfort, une défaite serait un nouveau camouflet. En face, Davy Rimane pourra donc toujours bénéficier d'un affichage avec le chef de file du groupe Insoumis à l'Assemblée. Lequel était arrivé en tête du premier tour de la présidentielle en Guyane.

Entretenir une popularité électorale. Et ce qui se passe dans ce DROM n'est pas un cas isolé. Jean-Luc Mélenchon et son mouvement ont réalisé de bons scores électoraux dans les territoires ultra-marins en général. À la Réunion et en Martinique aussi, le candidat avait devancé tous ses concurrents au premier tour de la présidentielle. En Guadeloupe, il était arrivé second. C'est également à la Réunion que LFI avait réussi à faire élire l'un de ses candidats aux législatives, Jean-Hugues Ratenon.

Parler inégalités sociales et économie de la mer. Sans compter que ces derniers sont régulièrement émaillés de conflits sociaux. La Guyane s'était ainsi embrasée en avril dernier, des collectifs protestataires réclamant plus d'investissements publics. À Mayotte, les grèves sont quasi permanentes. Des problématiques comme le pouvoir d'achat reviennent constamment sur le devant de la scène. Et pourraient trouver un écho dans les propositions de Jean-Luc Mélenchon, qui s'était ému des "inégalités abyssales" au sein des territoires ultramarins dans le programme "L'Avenir en commun". Et espère désormais que la colère sociale se traduise dans les urnes. Par ailleurs, une importante partie du programme présidentiel et un meeting –en hologramme- avaient également été consacrés à l'économie de la mer, sujet majeur pour les DROM-COM.

Il n'est donc pas étonnant que Jean-Luc Mélenchon soigne particulièrement ces territoires. Il était déjà allé à La Réunion en septembre dernier, séchant même la fête de l'Humanité. En partant en Guyane, le chef de file des Insoumis espère donc taper un grand coup et faire mieux que les deux troisièmes places des candidats LFI aux dernières législatives partielles, dans le Val-d'Oise et le Territoire de Belfort.