Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français et député du Nord, était l'invité d'Europe Matin mercredi. 1:47
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Laura Laplaud , modifié à
Ce mardi a été marqué par une grève interprofessionnelle pour la hausse des salaires. Près de 107.000 manifestants ont défilé selon le ministère de l'Intérieur, près de 300.000 selon la CGT. Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), invité d'Europe Matin mercredi, était dans les rangs du cortège parisien.

Blocage des raffineries, "marche contre la vie chère", grève interprofessionnelle... Le gouvernement craignait un automne social et il l'a bien devant lui. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue mardi pour faire entendre leur colère et réclamer une hausse des salaires face à l'inflation. "Il y a une colère palpable dans le pays de la part de beaucoup de salariés, d'hommes et de femmes qui peinent beaucoup au travail, qui se donnent à fond, parfois avec passion, dans leur mission, dans leur métier, et qui pourtant n'arrivent pas à vivre de leur travail", a observé Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), invité d'Europe Matin mercredi, présent dans le cortège parisien.

"Les Français perdent des sous !"

"Ça devient insupportable, les salaires n'évoluent pas ou très peu et en même temps les factures augmentent", a-t-il déploré sur Europe 1. "On a une inflation qui va être entre 6 à 8% pour cette année 2022. On estime à autant en 2023. Or les salaires dans le privé, qui font l'objet de négociations par entreprise, par branches, n'évoluent que de 2 à 3%, ce n'est pas possible, les Français perdent des sous !"

Fabien Roussel dépose une proposition de loi visant à rétablir l'échelle mobile des salaires 

La mobilisation qui a rassemblé près de 107.000 manifestants partout en France selon le ministère de l'Intérieur, près de 300.000 selon la CGT, est révélatrice d'une véritable "colère" et de "l'urgence pour le gouvernement d'agir" selon Fabien Roussel. "C'est pour cela que j'ai déposé un texte de loi à l'Assemblée nationale visant à restaurer ce qui existait avant, c'est-à-dire l'échelle mobile des salaires."

"Par la loi, il est possible d'indexer l'ensemble des salaires sur l'inflation. Nous disons que l'ensemble des salaires au dessus du Smic doivent eux aussi évoluer de la même manière. Cela s'appelle l'échelle mobile des salaires, c'est un texte de loi qui le permet et il est à l'Assemblée nationale", a-t-il déclaré.

Concernant le blocage des raffineries et les difficultés d'approvisionnement des stations-service, Fabien Roussel dit comprendre "tous ceux qui sont aujourd'hui en difficulté pour faire de l'essence". "Faire la queue pendant des heures, oui, c'est l'enfer. Mais ce que je leur dis aussi, c'est de dire stop, tous ensemble, à ces prix de l'essence à deux euros, trois euros. Retrouvons la maîtrise de notre souveraineté économique ! Bloquons les prix de l'essence, baissons les taxes sur l'essence !"

"Un problème de compagnie pétrolière qui se fait des montagnes d'or"

"Aujourd'hui, ce qui se passe, ce n'est pas un problème de grève, c'est un problème de compagnie pétrolière qui se fait des montagnes d'or, qui gagne énormément d'argent sur le dos des automobilistes", a-t-il lancé sur Europe 1 avant d'ajouter, "comment vous expliquez que Patrick Pouyanné se soit augmenté de 52% ?"

Patrick Pouyanné, directeur général de TotalEnergies, a reçu près de six millions d'euros de salaire en 2021. "Il se paye 500.000 euros par mois ! C'est deux fois le prix d'une maison à la campagne ! C'est 13 Smic par jour !" s'est insurgé Fabien Roussel. "Vous avez vu le patron de Peugeot, Carlos Tavarès, il se paye 19 millions d'euros par an et il ne veut pas augmenter les salariés de Peugeot. Mais les gars ne se rendent plus compte ! Ils sont hors sol ! Ils sont coupés du monde !" a-t-il tonné.