Les masques contre le coronavirus doivent-ils être fournis gratuitement, alors que de plus en plus de villes l'imposent dans l'espace public ? Non, répond Eric Woerth. Invité de la matinale d'Europe 1 ce mercredi, le député Les Républicains de l'Oise estime que "chaque Français doit payer pour sa propre protection, à partir du moment où c’est une décision collective". "Je pense qu’on peut prendre une partie de son revenu pour payer sa protection", continue Eric Woerth, qui reconnaît que ce discours n'est pas le plus populaire aujourd'hui.
"Il y a suffisamment de filets de sécurité en France"
"J'essaie de ne pas faire dans la démagogie à outrance", répond le député, affirmant aussi que "les personnes qui ne peuvent pas payer leurs masques doivent être évidemment aidées". "C’est vrai pour les personnes qui sont au RSA par exemple", dit Eric Woerth, citant également les CCAS. "Il y a suffisamment de filets de sécurité en France pour que chacun soit couvert", lance-t-il au micro d'Europe 1. Pour les jeunes enfants, qui devront porter obligatoirement un masque au collège et au lycée, Eric Woerth estime "qu’il serait normal que je participe au financement de la protection de mes propres enfants s’ils étaient en âge d’aller au collège ou au lycée. C’est vrai également pour la vie quotidienne".
Lorsqu'il y a la gratuité, "c’est toujours le contribuable" qui paye
En revanche, le député de l'Oise plaide pour que les entreprises fournissent des masques aux travailleurs. "C’est à l’entreprise de fournir à chacun, dans un cadre beaucoup plus général, les moyens de se protéger", dit-il, jugeant le cadre "différent".
Mais si les masques étaient gratuits pour tous, qui paierait ? "C’est toujours le contribuable", répond Eric Woerth, ajoutant à l'équation les marchés financiers. "Lorsque l’Etat commence à dépenser le moindre euro aujourd'hui, il emprunte. Donc c’est évidemment une mauvaise idée”, conclut le député LR, affirmant que la dette française est "extrêmement inquiétante (...) et on ne peut pas vivre sur une montagne de dette."