"Grand débat national" : l'IVG, la peine de mort, et le mariage pour tous "ne seront pas sur la table" assure Benjamin Griveaux
"On ne tergiversera pas sur les valeurs", a affirmé mardi le porte-parole du gouvernement sur BFM-TV.
Quel sera le périmètre du "grand débat national" ? Alors que des interrogations demeurent sur les thèmes abordés lors du débat voulu par Emmanuel Macron pour sortir de la crise des "gilets jaunes" , le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a indiqué mardi sur BFM-TV que l'IVG, la peine de mort, et le mariage pour tous, "ne seront pas sur la table".
"Des réalisations concrètes d'ici à la mi-avril". "On ne tergiversera pas sur les valeurs", a assuré Benjamin Griveaux. Et d'ajouter : "les quatre thèmes qui ont été identifiés concernent la transition écologique, l'organisation des services publics et les questions de la fiscalité et de la dépense publique".
"Voila les sujets dont on va débattre et dont on va essayer de dégager un consensus pour des réalisations concrètes d'ici à la mi-avril", a encore dit le porte-parole du gouvernement.
Des militants se mobilisent pour réclamer l'abrogation du mariage pour tous. Invitée lundi d'Europe 1 , la présidente de la Commission nationale du débat public, Chantal Jouanno, qui a annoncé mardi qu'elle renonçait à piloter le grand débat , affirmait de son côté qu'aucun thème ne serait interdit. Après la mobilisation de réseaux militants très marqués à droite, la contribution la plus votée lors d'une consultation en ligne jusqu'à vendredi dernier lancée par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) réclame l'abrogation du mariage pour tous.
Mardi, le nouveau secrétaire national du PCF Fabien Roussel s'est dit lui ouvert à la perspective de référendums d'initiative citoyenne (RIC) "sur tous les sujets", et "pourquoi pas" sur la peine de mort et le mariage pour tous "si les Français le demandent". D'abord interrogé sur BFMTV et RMC sur l'éventualité de voir le RIC utilisé pour poser la question du mariage pour tous adopté en 2013, il a répondu : "Mais pourquoi pas ! Sur tous les sujets n'ayons pas peur". Relancé ensuite spécifiquement sur la peine de mort, il a déclaré : "Mais bien sûr, si les Français le veulent! Il ne faut pas avoir peur du débat; quand il y a eu le référendum sur la Constitution européenne de 2005 on nous a dit 'C'est compliqué', mais les Français vont s'en saisir".
Le référendum d'initiative citoyenne (RIC) "doit permettre de gagner des droits nouveaux, pas de mettre en cause des droits fondamentaux. Les droits et libertés ne sont pas négociables", a tempéré par la suite Fabien Roussel sur Twitter. "Nous saurons les défendre ! Qu'il s'agisse de l'abolition de la peine de mort, du mariage pour tous, des droits des femmes et de tous les acquis sociaux qui sont si souvent attaqués."