Gérard Filoche relaxé après son tweet taxé d'antisémitisme

Gérard Filoche avait été exclu du Parti socialiste après ce tweet taxé d'antisémitisme.
Gérard Filoche avait été exclu du Parti socialiste après ce tweet taxé d'antisémitisme. © ERIC CABANIS / AFP
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avec AFP , modifié à
Gérard Filoche avait été exclu du PS après avoir tweeté un photomontage montrant notamment Emmanuel Macron, un bras ceint d'un brassard d'allure nazie orné d'un dollar à la place d'une croix gammée.

Gérard Filoche, jugé pour un tweet taxé d'antisémitisme, représentant notamment Emmanuel Macron et qui lui avait valu d'être évincé du Parti socialiste en novembre 2017, a été relaxé mercredi par le tribunal correctionnel de Paris.

Un photomontage déjà diffusé par le site d'Alain Soral. L'ex-représentant de l'aile gauche du PS était poursuivi pour provocation publique à la haine ou à la violence pour avoir tweeté, le 17 novembre 2017, un photomontage diffusé auparavant sur le site de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral, "Égalité et réconciliation". On y voyait Emmanuel Macron, bras levés devant un globe terrestre, un bras ceint d'un brassard d'allure nazie orné d'un dollar à la place d'une croix gammée. Le tout sur fond de drapeaux américain et israélien et de photos de l'homme d'affaires Patrick Drahi, du banquier Jacob Rothschild et de l'économiste Jacques Attali, et barré du slogan "En marche vers le chaos mondial".

"Pour particulièrement choquante et consternante que puisse être la diffusion de ce montage par Gérard Filoche, le contexte de l'envoi de ce montage ne confère pas à celui-ci la portée d'une provocation à la haine ou à la violence", a notamment estimé la 17ème chambre correctionnelle.

Filoche avait plaidé la négligence. Lors de l'audience, le 10 octobre, Gérard Filoche, l'un des membres fondateurs de SOS Racisme, avait plaidé la négligence et le manque de "vigilance", assurant avoir tweeté en ne voyant qu'Emmanuel Macron et pas l'arrière-plan de l'image. Il avait expliqué avoir décidé de diffuser ce montage trouvé sur Internet alors qu'il était absorbé dans l'écriture d'un livre, Macron ou la casse sociale, et que s'ouvrait le congrès d'En Marche. Le tribunal a noté à cet égard "le caractère obsessionnel du ressentiment de (Gérard Filoche) envers Emmanuel Macron", dont il "critique publiquement le néo-libéralisme supposé".

Alerté par son fils, il avait retiré son tweet moins d'une heure après l'avoir posté. Dans la foulée de condamnations unanimes de la classe politique, le PS avait annoncé son exclusion.

"Ce procès odieux n'avait pas de raison d'être". "Je suis relaxé, ce procès odieux qu'on m'a fait n'avait pas de raison d'être", s'est félicité sur Twitter Gérard Filoche, qui a lancé en janvier un nouveau réseau, la "Gauche démocratique et sociale".

Au tribunal, l'ancien trotskiste, qui a publié cette année un "Manifeste contre le racisme et l'antisémitisme", avait mis en avant une "vie entière" tournée vers l'antiracisme. Le parquet, pourtant à l'origine des poursuites, avait requis sa relaxe, estimant que Gérard Filoche avait commis une "inconséquence grave" en tweetant ce montage incontestablement antisémite mais qu'un "doute" subsistait à l'issue des débats quant à son "intention" de commettre ce délit.

Pourtant "connu pour son absence de regret et d'excuse même en cas de propos très choquants", l'intéressé a "présenté des excuses publiques", a noté le tribunal.