Gaz : les réserves françaises sont remplies à 80%, selon le gouvernement

La France dispose de 80% de stocks de gaz.
La France dispose de 80% de stocks de gaz. © Maeva Destombes / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
  • Copié
avec AFP
Les stockages français de gaz, actuellement remplis à 80%, seront pleins le 1er novembre, a indiqué mercredi la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, tout en admettant que ces réserves ne seront peut-être pas suffisantes si l'hiver est rigoureux.

Les stockages français de gaz, actuellement remplis à 80%, seront pleins le 1er novembre, a indiqué mercredi la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, tout en admettant que ces réserves ne seront peut-être pas suffisantes si l'hiver est rigoureux. "Nous sommes aujourd'hui à 80% de remplissage de nos stocks de gaz stratégiques, nous sommes en avance par rapport à nos objectifs, cela veut dire que nous remplirons à 100% avant le 1er novembre, ce qui était notre objectif", a déclaré Mme Pannier-Runacher sur CNews mercredi.

Des cuves remplies à 100% ne garantissent pas un hiver sans coupure de gaz

Elle a appelé "collectivement" tous les Français, mais surtout "les plus gros acteurs" à "faire en sorte de réduire leur consommation de gaz et d'électricité", car "les deux systèmes sont liés". "Il faut que les grands acteurs, les administrations, les entreprises, réduisent leur consommation", a insisté la ministre. "La consigne des 19 degrés n'est pas respectée partout", a déploré la ministre en rappelant que l'État a lui tout seul gère "90 millions de mètres carrés" qui doivent être chauffés "correctement".

Sur RMC plus tard dans la matinée, elle a admis que des cuves remplies à 100% ne garantissent pas un hiver sans coupure de gaz : "Ce n'est pas si simple". "Vous pouvez avoir une journée de froid particulièrement marquée, et on ne peut alors pas pomper -pour des raisons de taille de tuyaux- tout le stock de gaz qui a été fait", a-t-elle expliqué.

"Nous comptons sur la solidarité, notamment allemande, pour importer de l'électricité"

La ministre a rappelé et expliqué les mécanismes de solidarité européens à l'œuvre pour le partage de l'accès aux sources énergétiques. "Nous comptons sur la solidarité, notamment allemande, pour importer de l'électricité" a-t-elle dit en référence aux problèmes de production rencontrés par les centrales nucléaires françaises. "Et nous devons être en soutien de l'Allemagne pour le gaz que nous importons dans nos terminaux méthaniers. Nous en avons quatre qui sont au travail actuellement", a-t-elle rappelé.

Elle a aussi défendu le principe européen d'importation de gaz azerbaïdjanais pour compenser l'absence de gaz russe, malgré les polémiques sur les droits humains dans ce pays. Agnès Pannier-Runacher a par ailleurs qualifié d'"irresponsables" les propos de la candidate du Rassemblement national à l'élection présidentielle Marine Le Pen demandant d'en finir avec les sanctions contre la Russie afin de pouvoir de nouveau bénéficier du gaz venant de ce pays.

 

"La personnalité politique qui se targue d'être la plus patriote est aussi la première à vendre notre république contre un plat de lentilles", a lancé la ministre. "Le gaz russe nous est fourni dans des proportions de plus en plus faible. On doit être aujourd'hui à 20% de ce qu'on importait l'année dernière et les années précédentes" a-t-elle rappelé. D'où "l'enjeu" qui est de "remplacer le gaz russe par du gaz d'origine différente": "Norvège, Canada, Etats-Unis et Algérie via l'Espagne".