Les relations entre Frédéric Mitterrand et son oncle, ici en 1993, ont toujours été "compliquées". 6:20
  • Copié
Antoine Terrel
Neveu de François Mitterrand, Frédéric Mitterrand n'a jamais caché que les relations avec son illustre oncle étaient "compliquées". "Je pense qu'il me reconnaissait certaines qualités, et qu'il me reprochait de ne pas les utiliser assez", confie-t-il sur Europe 1, invité dimanche d'"Il n'y a pas qu'une vie dans la vie". 
INTERVIEW

Entre les deux hommes, les relations n'ont jamais été simples. Neveu de l'ancien président de la République François Mitterrand, l'écrivain Frédéric Mitterrand avait ainsi un jour confié dans l'émission Le Divan, sur France 3, que son oncle ne l'avait "pas assez aimé". Invité dimanche d'Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, l'ex-ministre de la Culture de Nicolas Sarkozy est revenu sur ce lien particulier avec le frère de son père Robert. 

Toute sa vie, François Mitterrand a occupé une place centrale au sein de la famille, rappelle Frédéric Mitterrand, notamment auprès de son père. "Ça a été son grand amour", dit-il aujourd'hui. "François Mitterrand exerçait dès sa jeunesse une emprise extraordinairement forte sur tout son entourage, sur ses parents et sur ses frères et sœurs."

Et si le quatrième président élu de la Ve République avait une relation très intime avec sa fille Mazarine, "le grand amour de sa vie", il avait "une relation assez distante avec les enfants", confie Frédéric Mitterrand. Moi, "j'étais un petit garçon du XVIème arrondissement, alors que lui était officiellement rive gauche et socialiste. Je ne l'intéressais pas beaucoup". 

"Tu ferais mieux de faire des émissions littéraires"

Et la popularité croissante de Frédéric Mitterrand, notamment dans les années 80 à la télévision, ne vont pas plus intéresser le "Sphynx". "Il aurait préféré ne pas entendre parler de moi", confie l'invité d'Europe 1. Sans doute François Mitterrand désapprouvait-il la carrière embrassée par son neveu, qui, admissible à l'ENA, ne s'est jamais présenté à l'oral de la prestigieuse école. 

"Une des raisons des relations un peu compliquées que j'ai pu avoir avec François Mitterrand est que je n'étais pas rassurant", analyse aujourd'hui Frédéric Mitterrand. "De surcroît, il était un intellectuel extraordinaire, un homme qui accordait une place considérable à l'esprit", dit-il encore. "Donc je pense qu'il me reconnaissait certaines qualités, et qu'il me reprochait de ne pas les utiliser assez. Quand je faisais des émissions de variétés, que j'adorais faire, ça l'agaçait beaucoup. Il me disait : 'Tu ferais mieux de faire des émissions littéraires'".