François Bayrou aurait «adoré» être Premier ministre, mais se considère «hors jeu»

François Bayrou aurait bien aimé être Premier ministre.
François Bayrou aurait bien aimé être Premier ministre. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP / Crédits photo : LUDOVIC MARIN / AFP
François Bayrou aurait "adoré" être Premier ministre, a-t-il déclaré dimanche matin. Mais l'actuel haut-commissaire au Plan se considère actuellement "hors jeu" en raison d'un procès à venir mi-octobre, pour complicité de détournements de fonds publics européens entre juin 2005 et janvier 2017.

Le président du MoDem François Bayrou aurait "adoré" être Premier ministre, mais il se considère actuellement "hors jeu" en raison d'un procès à venir mi-octobre, a-t-il déclaré dimanche sur RTL/LCI/Le Figaro. "Je ne ne suis pas aujourd'hui dans ce jeu-là parce que nous allons avoir à l'automne un procès totalement infondé", a souligné François Bayrou, interrogé sur une possible volonté de remplacer Élisabeth Borne à Matignon. "Si la question c'est 'est-ce que vous auriez aimé faire ça', j'aurais adoré faire ça. Je suis assez préoccupé par la situation du pays pour vous dire que, oui, j'aurais aimé assumer ce rôle (...) mais je suis hors-jeu", a-t-il poursuivi.

Bayrou bientôt jugé pour complicité de détournements de fonds publics européens

L'actuel haut-commissaire au Plan sera jugé à partir du 16 octobre, avec dix autres cadres de l'UDF et du MoDem, pour complicité de détournements de fonds publics européens, entre juin 2005 et janvier 2017. Ils sont soupçonnés d'avoir utilisé des fonds européens pour embaucher des assistants parlementaires qui auraient en réalité travaillé, au moins partiellement, pour le parti. Alors qu'un remaniement semble se dessiner, François Bayrou a concédé qu'il y avait "des progrès possibles" à réaliser dans l'équipe gouvernementale.

"Je suis pour un président fort, un gouvernement fort et un Parlement fort", a-t-il résumé. "Je suis pour que le Premier ministre ait une autonomie par rapport au président de la République", ainsi qu'une "entente profonde" avec le chef de l'Etat, a-t-il poursuivi. Mais aussi du "poids politique" chez "celui ou celle qui monte à la tribune, dans des circonstances aussi difficiles que celles que nous connaissons aujourd'hui avec une absence de majorité", a-t-il complété, renvoyant à Emmanuel Macron le soin de décider si Élisabeth Borne répondait aux bons critères.

"Opposé au virage à droite comme à gauche"

Comme il l'avait déjà exprimé cette semaine, François Bayrou s'est dit "opposé au virage à droite comme à gauche", alors qu'une partie du camp macroniste pousse en faveur d'un accord avec Les Républicains. "Je trouve bienvenu qu'il y ait une droite républicaine qui essaie de se reconstruire" et "estimable le travail qui est fait sur les idées" par le patron de LR Eric Ciotti, a développé François Bayrou. "Mais l'idée que LR, élu dans l'opposition, abandonnerait ses positions pour entrer dans la majorité, c'est une idée à laquelle je ne crois pas", a-t-il fait valoir.

De manière générale, "on peut nouer des accords à condition d'être solide sur ses fondations, à condition que tout le monde sache qui vous êtes, où vous allez et que vous refusez de vous laisser bringuebaler d'un côté ou de l'autre", a souligné ce pilier de la majorité.