FN : un ex-chargé de mission raconte l'inertie de Marine Le Pen pendant la campagne

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© GUILLAUME SOUVANT / AFP
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William Galibert, édité par R.Da.
Interrogé par Europe 1, un ex-chargé de mission pour le FN dresse le portrait d’une candidate incapable de prendre des décisions, et entourée par une équipe peu réactive pendant la présidentielle.
INTERVIEW

Le Front national peut-il encore prétendre être un parti de gouvernement ? Marine Le Pen a présenté lundi ses vœux à la presse, une prise de parole quelque peu occultée par la publication d'une note de campagne sur la stratégie à adopter face à Emmanuel Macron lors du débat de l'entre-deux-tours. Selon ce document, la présidente du Front national aurait été poussée par ses conseillers à jouer l'outrance face au candidat En Marche!, pour tenter de le faire sortir de ses gonds et faire monter l'abstention, quitte à perdre en crédibilité.

L'indolence de l'équipe de campagne. Interrogé par Europe 1, Mickaël Ehrminger, qui a travaillé au parti comme chargé de mission dans les pôles rédaction et logistique lors de la campagne présidentielle, et qui a observé cette aventure électorale et la candidate de l'intérieur, en dit plus à Europe 1 sur le laisser-aller de la campagne et ce qu'il considère comme l'amateurisme total de la prétendante à la présidence. "On voyait des gens qui ne font pas grand-chose de leur journée. Ils ne savent pas forcement ce qu'ils sont censés faire, et quand on leur demande de faire quelque chose, ça met des heures, des jours, voire des semaines à se déclencher", rapporte-t-il.

La dernière minute. Pour cet ancien assistant parlementaire, l'inertie du parti est personnifiée par Marine Le Pen elle-même. "Lorsqu'il y a des choses à décider, c'est toujours la dernière personne qui la voit qui a le dernier mot, parce qu'elle est incapable de trancher, elle va au gré des opportunités politiques", pointe-t-il. "Ça s'est vu dans la rédaction du programme, un programme rédigé comme le reste, à la dernière minute. Le dernier jour [avant publication, ndlr], une mesure a été ajoutée en fonction d'un sondage paru le jour même et qui disait que les jeunes délaissaient le vote Le Pen à ce moment-là de la campagne. Du coup, il a fallu une mesure pour séduire les jeunes. On a proposé l'augmentation des APL, une heure avant l'impression du programme", raconte Mickaël Ehrminger.