Après un mois de fermeture du golfe de Gascogne, les pêcheurs ont pu reprendre la mer mercredi dernier. Depuis le 22 janvier, 450 navires de plus de 8 mètres étaient concernés par une interdiction de pêche, ordonnée par le Conseil d'État, pour éviter les captures accidentelles de dauphins. Un "coup de massue" pour les pêcheurs, obligés de vivre sur leur trésorerie pendant cette période. Invité de La Grande interview Europe 1-CNews ce mercredi, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a annoncé l'ouverture d'une plateforme visant à les indemniser.
"Un taux de soutien entre 80 et 85% du chiffre d'affaires"
"Nous avons obtenu un taux de soutien qui varie entre 80 et 85% du chiffre d'affaires. La plateforme est effective depuis hier pour déposer les dossiers", a-t-il déclaré. Le ministre de la Transition écologique a aussi annoncé un futur soutien aux mareyeurs. "L'idée est que les mareyeurs puissent être accompagnés à hauteur de 75% de leurs pertes d'excédent brut d'exploitation", a-t-il indiqué.
"Je suis le ministre, si j'ose dire, de la planète. Pensez que l'objectif des pêcheurs est de vider la mer, des poissons ou des espèces, c'est mentir aux gens. Ils sont les premiers à être concernés par ces sujets mais il y a des cas dans lesquels les politiques que nous conduisons doivent aider au maintien des équilibres écologiques", a-t-il justifié face aux réactions des pêcheurs en colère.
Pour demander ces mesures d'indemnisation, rendez-vous sur le site France Agrimer. Vous avez jusqu'au 31 mars pour déposer votre dossier.
Environ 9.000 dauphins communs meurent chaque année par capture accidentelle
Selon le Ciem, l'organisme scientifique international de référence, environ 9.000 dauphins communs meurent chaque année par capture accidentelle sur la façade atlantique française, alors qu'il ne faudrait pas dépasser 4.900 pour ne pas mettre en péril la population de dauphins. En 2020 et 2021, les corps des dauphins échoués portaient des traces de mort dans des engins de pêche dans 86% des cas, selon le Conseil d'État.