Enquête pour "travail dissimulé" autour d'une ex-attachée de presse FN

Marie-Sophie Boumard accuse Charles Van Houtte, cheville ouvrière du groupe FN au Parlement européen.
Marie-Sophie Boumard accuse Charles Van Houtte, cheville ouvrière du groupe FN au Parlement européen. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Une ex-attachée de presse du groupe Europe des nations et des libertés (ENL) avait affirmé en mai dernier avoir travaillé six mois pour ce groupe sans contrat de travail.

Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour "travail dissimulé" et "abus de confiance", après le témoignage d'une ex-attachée de presse du groupe Europe des nations et des libertés (ENL) au Parlement européen, auquel appartient le FN, selon une source proche du dossier.

Selon cette source, Marie-Sophie Boumard, qui affirmait en mai dernier dans Le Monde avoir travaillé sans contrat de travail six mois pour ce groupe où siègent 21 élus FN, a été entendue mercredi après-midi comme témoin dans les locaux de l'office anticorruption de la police judiciaire (OCLCIFF).

Charles Van Houtte au coeur du dossier. Marie-Sophie Boumard accuse Charles Van Houtte, cheville ouvrière du groupe FN au Parlement européen, de lui avoir demandé de signer des documents "antidatés et mensongers" afin de régulariser sa situation de chargée de relations avec la presse internationale de septembre 2015 à février 2016, précise cette source. Charles Van Houtte a été entendu fin septembre par les policiers belges dans une autre enquête plus large portant sur les soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires d'eurodéputés FN, dans le cadre d'une commission rogatoire internationale des juges parisiens. Jusqu'à récemment administrateur du groupe ENL, Charles Van Houtte fait l'objet d'une procédure de licenciement. L'activité de plusieurs sociétés lui appartenant ou appartenant à des proches suscite l'interrogation de plusieurs sources. 

Marine Le Pen mise au courant de la situation mi-octobre. Contacté par l'AFP jeudi, Charles Van Houtte n'a pas répondu. Marie-Sophie Boumard, qui dit avoir également travaillé pour le siège du FN à Nanterre, affirme avoir mis au courant la présidente du FN Marine Le Pen de sa situation dans un courriel mi-octobre, dont l'AFP a eu copie. Fin mai, Marine Le Pen avait qualifié cette accusation d'"absolument infondée". "Elle était prestataire extérieure, elle a été payée pour cela et trop, je vais vous dire franchement, à mon goût, pour le travail qu'elle a effectué", avait ajouté Marine Le Pen.