Jean-Luc Mélenchon promet de renationaliser certains secteurs clés de l'économie à l'instar d'entreprise comme Engie (Illustration) 1:36
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Maud Descamps édité par Wassila Belhacine
L'union des gauches se concrétise pour le scrutin des législatives. Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise et initiateur de l'union, porte un programme de rupture. En matière d'économie, il promeut notamment la nationalisation d'entreprises comme Engie ou EDF. Mais peut-il vraiment appliquer son programme ? Europe 1 fait le point. 

À gauche, l'union s'élargit grâce au ralliement du Parti socialiste (PS). Si ce rassemblement fait trembler la majorité présidentielle, il promet également un changement de paradigme sur le plan économique avec le retour des nationalisations.

En effet, Jean-Luc Mélenchon promet de renationaliser certains secteurs clés de l'économie. En plus des aéroports et des autoroutes, il reprendra également le contrôle d'entreprises comme Engie et EDF. Mais peut-il vraiment appliquer ses souhaits ?

L'échec du Crédit Lyonnais 

Si l'on prend l'exemple d'Engie, l'État devrait débourser environ 20 milliards d'euros pour nationaliser l'entreprise. Pour ce qui concerne les autoroutes déjà détenues par l'État, le chèque monterait tout de même à 45 milliards d'euros pour acheter les contrats d'exploitation accordés aux sociétés privées comme Vinci ou APD. Les banques pourraient être aussi concernées par cette vague de nationalisations.

Pour l'économiste Sylvain Singer, l'histoire montre que les nationalisations n'ont pas toujours été un succès. "L'idée de ceux qui défendent la nationalisation des banques, c'est de dire que État gérera les banques de manière plus prudente et évitera des crises et des excès, par exemple, comme on en avait vécu au moment de la crise des subprimes. Mais c'est un argument qui est contestable puisqu'on a eu des exemples de banques nationalisées comme le Crédit Lyonnais qui a connu une grave crise au début des années 90", analyse-t-il au micro d'Europe 1.

Et pour les experts, il semble difficile de savoir si une entreprise qui tomberait dans le giron de l'État serait mieux gérée ou plus performante. L'État peut en effet considérer que, même si l'entreprise est déficitaire, elle remplit tout de même tous ces objectifs sociaux ou encore de services publics.