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En pleine crise franco-algérienne, une trentaine d'élus français attendus à Alger pour commémorer les massacres du 8 mai 1945

Mayalène Trémolet - Mis à jour le . 1 min

Dans le contexte tendu entre la France et l'Algérie, une trentaine d'élus d'extrême gauche et du centre doivent participer, ce mercredi 7 mai, aux commémorations, à Alger, du massacre de Sétif, ces grandes représailles des forces françaises contre des manifestants indépendantistes, le 8 mai 1945. Qui sont ces élus et que cherchent-ils exactement ?

Un déplacement surprenant. Une délégation d’une trentaine d’élus français de la gauche et du centre doit se rendre à Alger ce mercredi 7 mai. Si officiellement, ils répondent à l'invitation d'Alger pour la journée de la mémoire, instaurée par Abdelmadjid Tebboune lui-même en 2020, c'est surtout l'occasion pour ces élus de tendre la main à l'Algérie en montrant "que la France reconnaît sa responsabilité dans ses crimes coloniaux". 

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La relation entre les deux pays est toujours au point mort

Une position très assumée par Laurent Lhardit, président du groupe d'amitié France-Algérie à l'Assemblée nationale et député PS. "Nous, notre travail est sur le long terme. C'est la responsabilité des parlementaires de poursuivre une relation et une amitié entre la France et l'Algérie. Ce déplacement à Alger est un moment qui doit marquer ça aussi", a déclaré le député PS. 

Ce discours contraste pourtant avec celui du Quai d'Orsay. Le ministre des Affaires étrangères réaffirmait ce matin que la relation entre les deux pays est toujours au point mort et pointe du doigt la responsabilité algérienne. Il faut dire que rien ne semble pencher vers la restauration d'une relation bilatérale, bien au contraire. 

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Non seulement l'ambassadeur français en Algérie, Stéphane Romatet, n'est pas rentré à Alger depuis son rappel il y a quelques semaines, mais c'est surtout le cas de Boualem Sansal qui cristallise les tensions. L'écrivain franco-algérien, âgé et gravement malade, est toujours détenu dans les prisons algériennes depuis sept mois. 

Boualem Sansal et Kamel Daoud

Mais ce n'est pas le seul écrivain dans le viseur d'Alger. La justice algérienne a lancé deux mandats d'arrêts internationaux contre Kamel Daoud et son épouse psychiatre, afin de les faire juger pour violation de la vie privée d'une plaignante algérienne, qui les accuse d'avoir utilisé le récit de sa vie pour "Houris".

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Cette plaignante, Saâda Arbane, est une rescapée d'un massacre pendant la décennie noire de guerre civile en Algérie (1992-2002, 200.000 morts). Apprenant être visé par ces mandats d'arrêt, Kamel Daoud a indiqué mercredi par la voix de son avocate qu'il allait les contester auprès d'Interpol. Une procédure civile pour le même motif est en cours devant le tribunal judiciaire de Paris.