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Jean-Rémi Baudot, édité par Rémi Duchemin
Le retour du terrorisme dans l’actualité, avec l’assassinat de Samuel Paty, oblige l’exécutif à se saisir à nouveau de la question sécuritaire. Et comme la présidentielle de 2022 approche, à l’Elysée, on fait tout pour avoir un bilan à valoriser en la matière.

L’assassinat de Samuel Paty, vendredi à Conflans-Sainte-Honorine, a douloureusement replacé le terrorisme et la sécurité au cœur de l’actualité. Contraint de reprendre la main, le gouvernement a voulu frapper vite et fort en ordonnant près de 80 enquêtes administratives et en annonçant la fermeture de lieux de culte ou d’associations de la mouvance islamiste. Car trois semaines seulement après le grand discours d’Emmanuel Macron sur les séparatismes, l’affaire est aussi politique. Et si la présidentielle de 2022 semble assez loin, l’Elysée veut pouvoir valoriser son bilan en la matière.

"L’enjeu c’est de montrer qu’on agit"

"Ce projet de loi, il tombe à pic", reconnait ainsi un ministre pendant qu’un autre membre du gouvernement, Gerald Darmanin, ministre de l’intérieur, multiplie les coups d’éclat, les opérations de police et les annonces chocs.

"Si l’offensive de riposte en cours réussit, le Président peut marquer des points", imagine de son côté un macroniste. Et qu’importe si la sécurité n’est pas le fonds de commerce initial d’Emmanuel Macron. "L’enjeu c’est de montrer qu’on agit", décrypte un conseiller.

"Ce ne sera pas là-dessus que ça va se jouer"

Reste à savoir si les résultats seront à la hauteur des promesses. Et si, en 2022, l’espace politique permettra au "Président-candidat" d’exister sur la sécurité. Marine Le Pen - et plus largement la droite -, l’attend déjà de pied ferme sur ce sujet.

Un compagnon de route historique du chef de l’Etat se fait prudent : "ce ne sera pas là-dessus que ça va se jouer", dit-il. Avant de prédire : "Pour nous, c'est surtout la sortie la crise économique et sanitaire qui va compter".