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William Molinié
Ce lundi, Emmanuel Macron débute un déplacement de cinq jours en Afrique centrale. Un déplacement important qui pourrait permettre de redéfinir le rôle de la France sur le continent africain, alors que le pays y est de plus en plus contesté, notamment depuis la fin de l'opération Barkhane au Mali et au Burkina Faso.

La France a-t-elle encore un rôle à jouer en Afrique ? Et si c'est le cas, lequel ? Emmanuel Macron donnera un début de réponse ce lundi après-midi. Le chef de l'État entamera cette semaine un déplacement de cinq jours en Afrique centrale et passera notamment par le Gabon, l'Angola, le Congo et la République démocratique du Congo, alors que la présence française y est de plus en plus contestée. Le Mali et le Burkina Faso ont obtenu le départ des militaires de l'opération Barkhane. La Russie s'est engouffré dans la brèche. Ailleurs sur le continent, la Chine élargit son influence. C'est dans ce contexte qu'Emmanuel Macron prononcera son discours ce lundi après-midi. L'Élysée doit redéfinir sa stratégie.

La France, cible de la Russie en Afrique

Un haut gradé français parle même de désintoxication et selon lui, "il faut abandonner l'idée que l'Afrique est le passage obligé pour faire tourner les contingents des armées". "Le mot d'ordre est désormais la discrétion pour regagner de l'influence sur le continent", poursuit un général de l'armée de terre. En clair, il faudrait selon eux réduire les emprunts militaires visibles. Voilà des mois que la France est devenue la cible privilégiée des Russes à coups de fake news et d'opérations de déstabilisation. Une nouvelle forme de guerre hybride que Paris compte bien ne pas subir.

Mais pour cela, il faut reconquérir les cœurs des Africains avec de l'aide au développement. L'image de la France s'est tellement détériorée que le moindre signe de rapprochement avec les dirigeants africains fait naître des soupçons d'ingérence. Comme au Gabon, ancienne colonie française, où le déplacement d'Emmanuel Macron suscite la colère de l'opposition à six mois de l'élection présidentielle. Des tracts sont distribués partout dans le pays. Ils réclament la fermeture de la base militaire française à Libreville, l'abolition du franc CFA ou encore, peut-on y lire, "la fin du mépris" et de "l'arrogance française".