Élisabeth Borne visite pendant trois jours La Réunion et se rend au chevet des habitants. 1:07
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Charles Luylier avec AFP // Crédit photo : Emmanuel DUNAND / AFP , modifié à
La Première ministre Élisabeth Borne a entamé jeudi son premier déplacement Outre-mer à La Réunion. Un déplacement de trois jours débuté par l'inauguration d'une maison France Service et des échanges avec des habitants de la commune de Salazie. Quelques manifestants maintenus à distance et munis de casseroles, étaient présents pour l'accueillir.

Élisabeth Borne a entamé jeudi son premier déplacement Outre-mer, un séjour de trois jours à La Réunion qu'elle a débuté par l'inauguration d'une maison France Service et des échanges avec des habitants de la commune de Salazie, dans le centre. La Première ministre est arrivée peu après 7 heures du matin heure locale (5 heures françaises) à Saint-Denis-de-La Réunion. Le cortège a quitté la zone aéroportuaire sous un imposant dispositif policier, évitant les quelque dizaines de manifestants, certains munis de casseroles, qui attendaient son arrivée.

Après un dépôt de gerbe au Monument aux morts de Saint-Denis, Élisabeth Borne s'est rendue à Salazie, au centre de l'île. Toujours cernée par un imposant dispositif de sécurité, elle y a visité un projet de basculement des eaux (aqueduc souterrain) avant d'inaugurer une maison France Service dans cette commune comptant parmi les plus pauvres de l'île, avec un taux de chômage de 48%, selon son maire.

"Moments d'échanges avec les Réunionnaises et les Réunionnais"

"Cette démarche (France Service) permet d'inverser une tendance qu'on a depuis des décennies où chacun voyait les services publics s'éloigner", s'est félicitée la Première ministre, qui a ensuite échangé avec des habitants et élus de la commune. De nombreux sujets -désenclavement, logement, agriculture, transports publics scolaires- ont été évoqués au cours d'une heure d'échanges polis.

"Je suis pupille de la nation et je suis Première ministre. C'est possible dans notre pays et c'est important que ça le soit pour tous les jeunes, où qu'ils soient nés", a conclu Élisabeth Borne, qui doit s'entretenir dans l'après-midi avec le président du Conseil départemental, Cyril Melchior, et la présidente du Conseil régional Huguette Bello, avant une rencontre en soirée avec des acteurs économiques locaux.

"Mon objectif, c'est d'avoir des moments d'échanges avec les Réunionnaises et les Réunionnais" et "balayer tous les sujets de préoccupation". "C'est un territoire d'outre-mer qui a des atouts formidables, et en même temps des défis très importants", a-t-elle expliqué jeudi.

Casseroles tout au long de la visite

Une volonté affichée d'aller au contact de la population dans un contexte de contestation persistante de la réforme des retraites et de déplacements officiels perturbés. Les syndicats et La France insoumise ont lancé des appels à protester, casseroles en main, tout au long de la visite. Mais le bruit des casseroles n'a pas encore atteint la Première ministre.

Sans majorité absolue à l'Assemblée, fragilisée par l'utilisation du 49.3 sur les retraites, Élisabeth Borne affronte une équation politique des plus incertaines, nantie d'une nouvelle feuille de route gouvernementale imposante et mouvante -l'exécutif a une nouvelle fois changé de calendrier sur le volet immigration- et d'une clause de revoyure présidentielle fixée au 14 juillet.

C'est cette feuille de route, qui s'étend au delà des "cent jours" décrétés par le chef de l'État, que Élisabeth Borne exposera à La Réunion. En amont d'un Comité interministériel sur l'outre-mer prévu "dans les prochaines semaines", selon Matignon.

Dans ce département français de l'océan Indien, où selon l'Insee, 36% des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté et où les pensions sont les plus faibles de France, la réforme des retraites a soulevé un fort mécontentement. Le 31 janvier, 10.000 personnes avaient répondu à l'appel à manifester lancé par l'intersyndicale locale.