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Laetitia Drevet , modifié à
Alors que l'égalité des chances revient au centre des débats, la députée LREM de la Manche Sonia Krimi publie "Dieu va te suspendre par les cils", un livre qui retrace son parcours, depuis sa naissance en Tunisie à son mandat, en passant par sa naturalisation en 2012. "Le fatalisme m'énerve", confie-t-elle au micro d'Europe 1. 
INTERVIEW

"Le fatalisme m'énerve." Sonia Krimi est d'origine tunisienne, arrivée en France en 2005, devenue française en 2012. Cinq ans plus tard, elle est élue députée de la Manche, sous une étiquette LREM. Alors que le débat sur l'égalité des chances fait à nouveau la une de l'actualité, avec la publication mardi du rapport Thiriez, elle revient sur son parcours au micro d'Europe 1. "Pourquoi moi, qui a voté en France pour la première fois en 2017, je me sens plus française que des personnes qui sont nées ici, sont allées à l'école de la République ?", s'interroge-t-elle. 

"Si j'y suis arrivée, pourquoi pas les autres ?"

Auteure de Dieu va te suspendre par les cils (Robert Laffont), elle dit se "battre chaque jour contre le fatalisme" : "Si moi j'y suis arrivée, pourquoi pas les autres ?" Le rapport Thiriez propose des réformes ayant pour but de diversifier le recrutement des élites françaises. Sonia Krimi dit trouver ces éléments "intéressants", mais avertit : "Il ne faut pas niveler par le bas." Quid de l'instauration de quotas au sein des classes préparatoires ? "Pourquoi pas", répond-elle. "Il faut voir ce que cela donnera dans les années à venir. Quand il y a une discrimination dans un sens, il faut parfois rectifier." 

Elle est toutefois dubitative quant à l'élaboration de concours aux grandes écoles spécifiques pour les élèves issus de quartiers dits difficiles. "Il faut plutôt leur donner à la base les mêmes chances que les autres, les mêmes professeurs, les mêmes activités extra-scolaires", estime la députée, qui voit l'école comme le "socle" de la République. Refusant de se considérer comme un cas particulier, elle estime que seul le travail lui a permis d'accéder à ses fonctions actuelles. "Si j'ai réussi, ce n'est pas un miracle. Je n'ai rien fait d'autre que travailler."