Hakim El Karoui 3:21
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Gauthier Delomez , modifié à
L'essayiste Hakim El Karoui, membre de l'Institut Montaigne, a dévoilé en exclusivité dans "Europe Matin" jeudi son rapport sur les "quartiers pauvres". Parmi les sujets abordés, la question centrale de l'éducation et la venue des enseignants dans ces zones réputées difficiles.
INTERVIEW

Peu d'enseignants désirent exercer dans les quartiers populaires, de peur de vivre sous la menace de violences ou encore d'insultes. Dans le rapport de l'Institut Montaigne portant sur les "quartiers pauvres", l'essayiste Hakim El Karoui évoque le sujet et l'a abordé au micro de Sonia Mabrouk jeudi dans Europe Matin. L'auteur a d'abord pointé une situation "paradoxale" dans l'Éducation nationale. "Qui va enseigner ? Ce sont les plus jeunes et les moins formés qui vont affronter les élèves les plus compliqués. Ce n'est pas normal", a-t-il relevé, comparant cette situation avec celle que connaissent les policiers.

Choisir des enseignants "qui veulent changer le monde"

Soulignant les primes que ces jeunes professeurs reçoivent, qui se sont développées durant le dernier quinquennat, Hakim El Karoui a tout de même estimé qu'elles ne suffisaient pas. En outre, il faut choisir des enseignants qui ont la motivation d'exercer dans ces quartiers populaires. "Pour aller dans ces quartiers, il faut être un hussard noir de la République. Il faut y croire, il faut en vouloir, il faut être prêt à y rester, à vouloir changer le monde. Beaucoup d'enseignants ont cette foi-là chevillée au corps", a-t-il affirmé sur Europe 1.

"Pour cela, il faut pouvoir les choisir, les retenir", a ajouté l'essayiste. "Il faut une liberté des chefs d'établissement pour organiser leur équipe parce que aujourd'hui, on a bien souvent des enseignants qui arrivent là, ne veulent pas, qui partent le plus tôt possible et qui habitent le plus loin possible. Au bout de deux ans, ils ne sont plus sur place", a-t-il relaté jeudi sur Europe 1. "Ce qu'il faut aussi dans ces quartiers-là, ce sont des adultes, des enseignants, des travailleurs sociaux, des acteurs du monde sportif. Malheureusement, il n'y en a pas assez", a-t-il regretté.