Hervé Temime était l'invité d'Isabelle Morizet, dimanche sur Europe 1. 1:00
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Invité d'"Il n'y a pas qu'une vie dans la vie", dimanche sur Europe 1, l'avocat est revenu sur la nomination de son confrère au poste de garde des Sceaux. "Les gens qui disent qu'ils n'auraient pas accepté sont des gens à qui, comme moi, on n'a rien proposé", estime-t-il. 
INTERVIEW

La nomination n'était pas inédite mais elle a fait couler beaucoup d'encre : depuis le mois de juillet, Eric Dupond-Moretti, célèbre avocat pénaliste, est ministre de la Justice. Invité d'Europe 1, dimanche, un autre pénaliste renommé, Hervé Temime, a commenté cette nomination, disant comprendre son confrère. 

"Le Graal, c'était Robert Badinter"

"Tous les gens qui disent qu'ils n'auraient pas accepté sont des gens à qui, comme moi, on n'a rien proposé", sourit d'abord Hervé Temime. "Je sais pas si j'aurais accepté. Je ne sais pas si je m'en serais considéré en avoir, aujourd'hui, les capacités ou le bon positionnement. Mais ce que je peux vous dire, c'est que je comprends qu'Eric Dupond-Moretti ait accepté."

Pourquoi ? "Parce qu'il est un avocat de ma génération - même si je suis un peu plus vieux que lui - et dans notre génération, le Graal, c'était Robert Badinter : l'avocat qui fait une carrière d'avocat exceptionnel et qui devient garde des Sceaux. C'est une consécration et aussi la possibilité de contribuer à une amélioration, à un changement de la justice."

"J'aurais été encore, je pense, bien plus critiqué"

S'il ne sait pas comment il aurait réagi face à la même proposition, Hervé Temime estime en outre qu'il n'aurait pas été mieux perçu que son confrère à ce poste. "J'ai cette étiquette épouvantable d'avocats des puissants", souligne-t-il. "Est-ce que vous imaginez, un ministre de la Justice être l'avocat des puissants ? J'aurais été encore, je pense, bien plus critiqué, même si beaucoup moins connu qu'Eric."