Panthéon : Hollande appelle à la "résistance" face à "l'indifférence

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François Hollande devant le Panthéon, le 27 mai 2015. © MARTIN BUREAU / AFP
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CÉRÉMONIE - Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay font leur entrée au Panthéon. François Hollande doit leur rendre hommage.

Quatre héros de la Résistance sont entrés au Panthéon mercredi. Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay ont rejoint le mausolée des grandes figures de l'histoire de France. François Hollande leur a rendu un hommage solennel dans un discours minutieusement préparé.

Hollande salue "quatre histoires qui donnent chair et visage à la République". "Prenez place ici, c'est la vôtre", a lancé le chef de l'Etat à l'adresse des nouveaux panthéonisés. Dans un discours d'une quarantaine de minutes, prononcé sous un soleil éclatant, François Hollande a rendu hommage aux quatre personnalités. "Aujourd'hui, la France a rendez-vous avec le meilleur d'elle-même", a-t-il déclaré, saluant "quatre histoires qui donnent chair et visage à la République et en rappellent les valeurs".

"Ils ont été soulevés par le même idéal, liés les uns aux autres par le même dépassement, unis par le même amour de leur patrie", a souligné François Hollande. Ces deux femmes et deux hommes "incarnent l'esprit de la Résistance, l'esprit de résistance". "Face à l’humiliation, face à l’Occupation, face à la soumission, ils ont apporté la même réponse : ils ont dit non, tout de suite, fermement, calmement", a martelé le président de la République.

"70 ans après, les mêmes haines reviennent". Tout en dressant l'éloge des quatre résistants, François Hollande a multiplié les parallèles entre leur histoire et la France d'aujourd'hui. Rappelant le climat des années 1930, il a ainsi formulé cette mise en garde : "70 ans après, les haines reviennent. Avec d'autres figures, dans d'autres circonstances, mais toujours avec les mêmes mots et les mêmes intentions. Elles frappent des innocents, des journalistes, des juifs, des policiers", a-t-il dénoncé dans une référence aux attentats de janvier. François Hollande a aussi appelé à la "vigilance" et la "résistance" face à "l'indifférence". "Voilà l'ennemi contemporain", a-t-il insisté.

"Prenez place. Vous êtes accompagnés par un long cortège de jeunes qui vibrent à l’idée de prendre la relève de la France combattante", a lancé François Hollande en concluant son discours. "Vous êtes accompagnés de déshérités qui entrent grâce à vous dans la lumière auréolés du respect des peuples du monde".

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© David Vigerie/Europe 1

Une arrivée solennelle des cercueils. Portés par des gardes républicains, leurs cercueils étaient arrivés sur le parvis de ce temple républicain avec, dans leur sillage, un cortège de 144 proches, résistants, responsables associatifs, lycéens, étudiants... Après quelques instants de recueillement en silence, le "Chant des marais" a ensuite retenti sur la place du Panthéon, devant les 850 invités installés en tribune.

Les portes du Panthéon ouvertes à tous. Après le discours de François Hollande, les portes du Panthéon se sont ouvertes pour l'entrée des cercueils au son du "Chant des partisans". C'est ensuite le public qui pourra rendre un hommage aux quatre résistants. Les portes du Panthéon seront ouvertes et, plus tard dans la soirée, des images vidéo seront projetées sur la façade, où l'on pourra voir et entendre les voix des quatre panthéonisés.