Diffusion d'images violentes de l'EI : Marine Le Pen renvoyée en correctionnelle

Le 16 décembre 2015, un mois après les attentats de Paris, Marine Le Pen avait tweeté trois photos d'exactions du groupe EI.
Le 16 décembre 2015, un mois après les attentats de Paris, Marine Le Pen avait tweeté trois photos d'exactions du groupe EI. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Pierre de Cossette , modifié à
La présidente du Rassemblement national est renvoyée devant le tribunal correctionnel de Nanterre, pour avoir diffusé en 2015 des images d'exactions de l'EI.

Marine Le Pen et Gilbert Collard seront jugés par le tribunal correctionnel de Nanterre pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux des images d’exactions de l’État islamique, a appris Europe 1, confirmant une information de BFMTV.

Des photos diffusées en 2015

La présidente du Rassemblement national et le député RN du Gard sont renvoyés pour "diffusion d’images violentes". Le 16 décembre 2015, un mois après les attentats de Paris, Marine Le Pen avait tweeté trois photos d'exactions du groupe EI accompagnés de la légende "Daech, c’est ça". Le parquet avait requis son renvoi devant le tribunal, avis suivi par le juge d’instruction.

Les photos montraient un soldat syrien écrasé vivant sous les chenilles d'un char, un pilote jordanien brûlé vif dans une cage et une photo du journaliste américain James Foley, le corps décapité et la tête posée sur le dos. Le parquet de Nanterre avait lancé le jour même deux enquêtes visant Marine Le Pen et Gilbert Collard

En septembre, Marine Le Pen s'était indignée d'une expertise judiciaire demandée dans le cadre de cette procédure, parlant d'une "méthode" utilisée "dans les régimes totalitaires" et refusant de s'y rendre. Cet examen est cependant prévu par la procédure pénale pour ce type d'infractions. Elle avait alors diffusé sur le réseau social le document ordonnant cette expertise dans son intégralité : une nouvelle enquête a alors été ouverte, la loi interdisant la publication d'un acte de procédure judiciaire avant une audience publique. Le 5 juin, elle a à nouveau utilisé Twitter pour fustiger une convocation aux fins de mise en examen dans cette seconde enquête, évoquant une "persécution".