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Alexandre Chauveau / Crédits photo : Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Après la publication des chiffres catastrophiques du déficit public (5,5% du PIB en 2023), Les Républicains veulent sanctionner la majorité en déposant une motion de censure. Une menace qui grandit de jour en jour et qui inquiète la macronie.

Le déficit public de la France a atteint 5,5% du PIB en 2023, à 154 milliards d'euros, a révélé fin mars l'Insee, soit bien plus que les 4,8% de déficit réalisés en 2022 et que les 4,9% initialement prévus par le gouvernement pour 2023. Le déficit record de la France va-t-il précipiter le dépôt d’une motion de censure par Les Républicains ? La menace brandie depuis plusieurs mois prend de l’ampleur ces derniers jours. Elle aurait pour conséquence de bouleverser la suite du quinquennat. Une hypothèse qui provoque des craintes sérieuses en macronie.

Plus qu'une question de temps

En privé, Gabriel Attal ne cache pas ses inquiétudes, car son mandat à Matignon pourrait s’arrêter net. Pour la majorité, le dépôt d’une motion de censure par Les Républicains n’est plus qu’une question de temps. "J’ai de plus en plus de mal à voir comment ils n’appuient pas sur le bouton", confie ainsi une députée Renaissance. "À leur place, je ferais dérailler le train en mai, sinon ils sont morts !", enchérit de son côté un conseiller du président. 

Contraindre Emmanuel Macron à revoir sa stratégie

Selon les informations d'Europe 1, Laurent Wauquiez plaide fortement pour et enjoint ses camarades de l’Assemblée à devenir acteurs du quinquennat. L’objectif : contraindre Emmanuel Macron à revoir sa stratégie, quitte à assumer une dissolution. Éric Ciotti et Olivier Marleix sont déjà convaincus, l’idée mûrit encore parmi le reste du groupe. 

Reste la question délicate du calendrier : avant ou après les élections européennes. Et l’importance du narratif : "Il ne faut pas donner aux Français le sentiment d’une manœuvre politicienne", tempère un cadre du parti. "Les électeurs doivent bien comprendre qu’on censure la gestion des finances du gouvernement", ajoute un autre. La menace pourrait ainsi être mise à exécution lors du prochain examen du budget.