Damien Abad, président du groupe LR à l'Assemblée nationale, se dit sceptique sur l'efficacité d'un confinement les week-ends. 3:02
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Romain David , modifié à
Invité d'Europe 1, Damien Abad, le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, a alerté sur les conséquences sociales d'un confinement les week-ends. La mesure pourrait être appliquée à l'ensemble des Hauts-de-France et à l'Île-de-France face à la progression de l'épidémie de Covid-19.
INTERVIEW

"On sera là pour prendre les décisions que l'on doit prendre", a assuré Emmanuel Macron mercredi après-midi, au cours d'un déplacement dans un hôpital des Yvelines. Face au Covid-19, la situation sanitaire des Hauts-de-France et de l'Île-de-France ne cesse de se dégrader et laisse craindre la mise en place de nouvelles mesures, notamment d'un confinement les week-ends, déjà appliqué dans l'agglomération de Dunkerque, le Pas-de-Calais et dans plusieurs communes du littoral azuréen. Jean Castex et Olivier Véran tiendront une conférence de presse jeudi à 18 heures. 

"J'ai beaucoup de réserves sur le confinement le week-end", commente au micro d'Europe Soir Damien Abad, le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale. "J'ai beaucoup de réserves sur son efficacité et son impact sociétal et social."

"Le confinement est toujours la conséquence de non-choix"

La région francilienne comptait en début de semaine 1.152 malades hospitalisés en réanimation, un chiffre approchant dangereusement de la limite - déjà rehaussée la semaine dernière - des 1.577 lits. Et ce malgré le début des transferts de patients vers d'autres régions samedi. "Le confinement est toujours la conséquence de décisions ou de non-choix, c'est regrettable", déplore Damien Abad, qui pointe une campagne de vaccination trop lente, et estime que la France aurait dû attendre l'avis de l'Agence européenne du médicament avant de suspendre l'utilisation du sérum d'AstraZeneca. Mais surtout, il considère que le gouvernement aurait dû renforcer davantage les capacités d'accueil en réanimation à l'issue du premier confinement.

"Comment se fait-il que nous ne sommes pas en capacité d'augmenter nos lits de réanimation ?", interroge l'élu. "Cela fait un an que nous avons cette crise et nous n'avons quasiment pas augmenté nos capacités, ni formé de nouveaux réanimateurs. Il manque toujours des respirateurs", énumère-t-il.

Le député concède néanmoins la responsabilité des précédents gouvernements, y compris ceux de droite, dans la réduction des capacités d'hospitalisation au fil des années, puisqu'en quinze ans la France a supprimé 15% des lits hospitaliers, alors que dans le même temps la population a augmenté de 10%, selon les chiffres de l'OCDE. "Je ne vais pas me défausser sur les autres et j'assume la responsabilité de la droite. C'est une erreur d'avoir supprimé autant de lits de réanimation et mis à mal la fonction publique hospitalière. Mais je dis aussi que, depuis un an, rien n'a changé", déclare Damien Abad.

Ne pas laisser la vaccination à l'arrêt

"Si l'on fait un confinement en Île-de-France, y compris la semaine, c'est à une condition : que l'on mette ces semaines à profit pour vacciner massivement la population francilienne, les personnes les plus fragiles, et notamment les plus de 50 ans. Parce que si l'on fait un confinement et que la politique de vaccination reste à l'arrêt, on sera encore amené à reconfiner un peu plus tard", avertit Damien Abad. Qui conclut :" Aujourd'hui, on n'en peut plus de cette politique de 'stop and go' permanent."