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Yanis Darras , modifié à
Dominique Reynié, politologue et directeur général de la Fondapol, était l'invité de La Grande Interview d'Europe 1-CNews ce mercredi. Au micro de Sonia Mabrouk, il est revenu sur la déclaration d'Eric Dupond-Moretti, qui estime que le RN cherche à opposer deux France, et juge qu'il y a "une grande confusion des esprits".

C'est une passe d'armes dont l'Assemblée nationale se souviendra longtemps. Ce mardi, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a accusé le Rassemblement national d'opposer deux France, celle "de la France rurale et tranquille, catholique et blanche, à la France des cités, la France des Mohamed, des Mouloud et des Rachid". L'avocat a également appelé le parti de Marine Le Pen à "chasser de (ses) rangs les 'Gudards', les identitaires, les nazillons, les racistes et les antisémites". 

"Une grande confusion des esprits"

Une réponse jugée "ordurière" par Marine Le Pen, qui souhaite porter plainte. Invité ce mercredi matin, le politologue Dominique Reynié estime qu'il y a "une grande confusion des esprits", ajoutant "être frappé par le registre de langage du ministre de la Justice."

Peu de temps avant cet échange houleux, les députés rendaient hommage au jeune Thomas, poignardé la semaine dernière à la fin du bal dans le village de Crépol, dans la Drôme. Une minute de silence que peine à comprendre le directeur général de la Fondapol. "On se souvient de la minute de silence pour Nahel. Maintenant, on a eu la minute de silence pour Thomas. C'est une façon pour l'Assemblée nationale, inévitablement, de nous dire que ce ne sont pas des faits divers, donc que ce sont des faits politiques", juge-t-il. 

Un pays vraiment diviser en deux?

Des minutes de silence qui pour le politologue, caractérise l'idée de deux France qui se font face-à-face. Un point sur lequel le gouvernement tente pourtant de contrebalancer. "On rend hommage à tout le monde, parce qu'il faut compenser en quelque sorte. Et finalement, c'est ce que dit aussi le ministre de la Justice. Il n'y aurait donc que deux France et il faudrait compenser, passer de l'une à l'autre par des signes symboliques en manifestant une forme d'émotion pour une des deux France, une autre forme d'émotion pour l'autre des deux France", analyse-t-il. 

"Je trouve que nos gouvernants sont égarés sur la compréhension" du sujet, conclut-il, estimant qu'il n'est pas "rassurant d'opposer, à partir de ce fait divers, deux France, et de les distinguer dans la bouche même du gouvernement".