Le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale à l'université de Genève, est revenu sur la situation sanitaire dans les Grands entretiens de l'été sur Europe 1. 3:17
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Ophélie Artaud
Réduire le nombre de contaminations sans masque ni vaccin. Le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale à l'université de Genève, propose la mise en place de dispositifs pour améliorer la qualité de l'air à l'intérieur. Il s'agit "d'une urgence de santé publique", a-t-il insisté au micro d'Europe 1.

Peut-on réellement se débarrasser du Covid ? Le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale à l'université de Genève, est revenu sur la situation sanitaire dans les Grands entretiens de l'été, au micro de Charles Villeneuve sur Europe 1.

"Aucune des mesures n'est entièrement efficace comme un barrage à la pandémie"

S'il est revenu sur le rôle de la vaccination, grâce à laquelle "un grand nombre de vies a été sauvée", il a aussi rappelé que celle-ci n'était pas suffisante car "dans la théorie des vaccins, il y a des vaccins stérilisants, qui contrent l'infection et protègent par l'immunité collective la minorité de non vaccinés. Mais ce n'est pas le cas ici et il se trouve que ceux qui ne sont pas vaccinés ne sont pas du tout protégés par les autres", a-t-il souligné.

 

Pour le professeur, une solution permettrait pourtant d'éloigner le virus : l'amélioration de l'air intérieur. "Aucune des mesures mise en œuvre n'est entièrement efficace comme un barrage à la pandémie, ce qui est efficace est l'accumulation des mesures, porter le masque quand le virus circule, utiliser le vaccin... Mais il y a aussi quelque chose que nous n'avons pas fait : déclencher un plan de ventilation pour améliorer la qualité de l'air intérieur. Quand on regarde les contaminations, 95% surviennent dans des lieux clos, mal ventilés, qui reçoivent du public, ça peut être nos habitations, mais aussi les salles de classe, les transports publics...", a-t-il rappelé.

"L'amélioration de l'air : une urgence de santé publique"

Selon lui, "si on arrivait à rendre la qualité de l'air intérieur dans ces locaux similaire à celle de la rue, nous pourrions considérablement réduire le nombre de contaminations, sans atteindre les libertés individuelles ou modifier nos relations sociales. L'amélioration de la qualité de l'air intérieur est une urgence de santé publique."

 

En attendant que de tels dispositifs soient mis en place, il ne faut pas hésiter à bien aérer, "même si cela n'est pas forcément possible en cas de canicule" ou de grand froid. "Il faut donc penser l'amélioration de la qualité de l'air intérieur de manière un peu plus sophistiquée que la simple ouverture des fenêtres", insiste le professeur, favorable à la mise en place de la quatrième dose de vaccin, même si "elle n'empêchera pas d'attraper les nouveaux variants mais permettra de recharger notre immunité pour lutter contre les formes graves de covid."

"Lorsqu'on aura réalisé ce plan ventilation, on pourra peut-être se passer des vaccinations et du port du masque, mais ce n'est pas encore le cas", a conclu l'épidémiologiste.