La course aux parrainages a agacé les élus ruraux : "on a le sentiment de ne pas faire partie de cette République"

Dossier de parrainage
Dossier de parrainge © MYCHELE DANIAU / AFP
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Sandrine Prioul
Les candidats à la présidentielle ont fait la course aux parrainages des maires de France afin d'obtenir les 500 signatures nécessaires pour pouvoir se présenter. Seulement après, les ruraux n'ont que très peu de place dans la campagne présidentielle.

C'est seulement au moment de l'élection présidentielle que les candidats pensent à eux. Les 10.000 maires ruraux des petites communes de moins de 3.500 habitants ont été traqués pendant la chasse aux parrainages. Certains ont cédé, mais aujourd'hui tous s'exaspèrent que l'avenir des campagnes ne fasse pas partie des préoccupations des candidats.

"Ça, pour avoir nos signatures ils sont là". Ces élus de petites communes représentent plus d'un tiers de la population française et sont sollicités de toutes parts depuis des semaines et des semaines. "Ça pour avoir nos signatures ils sont là", s'agace Vanik Berberian, le représentant des maires ruraux qui a épluché tous les programmes. Pas un seul d'entre eux ne s'intéresse au problème des campagnes.

"Les ruraux ont le sentiment de ne pas faire partie de cette République, explique-t-il. On ne peut pas dire que toutes les questions nécessaires à la vie quotidienne comme la mobilité, le très haut débit, l'accès à la santé, etc, ont été abordées dans le débat politique. Les candidats pensent que nous ne représentons pas grand chose. 23 millions d'habitants, c'est aussi 23 millions d'électeurs donc on ne peut pas faire semblant de ne pas les voir."

Un oubli qui risque bien de faire monter les populisme prévient l'élu qui a recensé 150 idées. Les réseaux routiers, l'absence de couverture de la téléphonie mobile, la désertification médicale... Autant de problèmes sur lesquels les candidats feraient bien de se pencher affirme l'élu alors que l'INSEE remarque depuis quelques temps un changement démographique majeur. Les populations des villes sont en train, doucement mais sûrement, de regagner les campagnes.