Sylvie Goulard a été proposée par Emmanuel Macron pour remplacer Pierre Moscovici en tant que commissaire européen. 2:02
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David Doukhan, édité par Cécile Da Costa
Le chef du service politique d'Europe 1, David Doukhan, nous explique le choix d'Emmanuel Macron. Dans un message transmis à l'Élysée, Florence Parly a déclaré qu'elle n'était "pas intéressée par Bruxelles". 
ANALYSE

Emmanuel Macron a annoncé son choix mercredi pour remplacer Pierre Moscovici en tant que commissaire européen. Le président a proposé la candidature de Sylvie Goulard, ancienne ministre des Armées au début du quinquennat. Un choix qui n'est pas sans risque, puisque l'ancienne eurodéputée est visée dans l'enquête préliminaire sur les soupçons d'emploi fictif d'assistants parlementaires européens, au profit de son ancien parti, le MoDem

Au début du quinquennat, elle avait pris l'initiative de démissionner du gouvernement, ce qui avait déclenché les départs fracassants de Marielle de Sarnez et de François Bayrou. Aujourd'hui, l'enquête est toujours en cours. Or, les commissaires européens, avant de pouvoir être nommés, doivent passer au grill des commissions ad hoc du Parlement de Strasbourg. Les nouveaux eurodéputés ne se priveront donc pas d'interroger durement la candidate française sur les soupçons qui pèsent sur elle et son parti. Il s'agira d'ailleurs de leur seule porte d'entrée, puisque sur le fond Sylvie Goulard est difficilement attaquable, tant son expérience et son expertise sont reconnus sur les sujets européens et économiques. 

Florence Parly "pas intéressée par Bruxelles"

Selon les informations du service politique d'Europe 1, la liste d'Emmanuel Macron comportait deux noms. Celui de l’actuelle ministre des armées, Florence Parly, et celui de Sylvie Goulard. Mais Florence Parly a fait passer un message à l'Élysée, dans lequel elle se dit "très heureuse aux Armées", "pas intéressée par Bruxelles". Elle y mentionne aussi "une vie personnelle installée à Paris" en soulignant qu'elle n'a "aucune envie de devoir déménager". 

Sylvie Goulard est donc un choix qui a fini par s'imposer à Emmanuel Macron. Cette option présentait aussi un avantage pour le Président, puisqu'elle évitait de déclencher un remaniement d'ampleur à la fin du mois d'août, qui lui aurait été imposé par un calendrier extérieur à sa volonté propre, un peu comme cela s'était produit l'année dernière avec la démission du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot.