Cinq choses à savoir sur Laurent Nuñez, nouveau bras droit de l'Intérieur

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Laurent Nuñez a été nommé secrétaire d'Etat, mardi. © AFP
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avec AFP
Le spécialiste de l'antiterrorisme, jusque-là patron de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), a été nommé secrétaire d'État auprès du nouveau ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, mardi.

Un engagement "total", "24 heures sur 24, sans repos, sans attente, sans perte de temps" : c'est ce que Christophe Castaner a promis d'assurer quelques minutes après sa nomination au ministère de l'Intérieur, mardi matin. Mais la promesse n'engage pas que le fidèle d'Emmanuel Macron : place Beauvau, il sera épaulé par Laurent Nuñez, nouveau secrétaire d'Etat, qui était jusqu'à présent à la tête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Inconnu du grand public, cet homme de terrain, âgé de 54 ans, est très respecté dans les rangs des forces de l'ordre comme dans ceux de l'administration.

Une histoire familiale passant par l'Espagne et l'Algérie

Selon un parcours retracé par le Journal du Dimanche en 2017, la famille de Laurent Nuñez a quitté l'Andalousie pour l'Algérie à la fin du XIXème siècle. C'est là que se sont connus ses parents, elle institutrice et lui architecte. Le couple s'est installé en métropole en 1962, deux ans avant sa naissance, dans la ville de Bourges. "Mes parents ont atterri dans un immeuble des quartiers nord. Ils n'ont jamais quitté la ville", a confié le principal intéressé au JDD, qualifiant son enfance de "modeste et heureuse".

Un habitué des postes sensibles

Ex-inspecteur des impôts, passé par l'ENA, Laurent Nuñez a occupé les fonctions de directeur de cabinet du préfet de police de Paris de 2012 à 2015 après avoir été sous-préfet, puis sous-préfet hors classe à Bayonne, où il a suivi les affaires basques, et directeur de cabinet du préfet de Seine-Saint-Denis. "Une magistrale ascension", résume un cadre de la place Beauvau, interrogé par l'AFP. À tous ces postes sensibles, l'homme a laissé le souvenir d'un gros travailleur, dormant très peu.

Engagé contre les trafics à Marseille...

Avant d'être nommé à la DGSI au début du quinquennat d'Emmanuel Macron, Laurent Nuñez a passé deux ans à la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, un département réputé sensible. En première ligne dans la lutte contre les réseaux de trafic de stupéfiants, il y a initié une coordination renforcée entre tous les services de police. "J'ai eu une mission claire : faire baisser la délinquance", a-t-il commenté auprès du JDD. D'un point de vue statistique, l'objectif a été atteint : le nombre de trafics démantelés a augmenté de 28% dans le département en 2017.

…Puis en première ligne contre le terrorisme à Paris

À la préfecture de police de Paris, Laurent Nuñez a participé à la gestion des attentats de Charlie Hebdo, puis de la marche citoyenne qui les a suivis. À la DGSI, il a bénéficié d'une hausse des effectifs pour lutter contre une menace terroriste "diffuse et mouvante", selon ses propres mots. Le fonctionnaire est au fait de la problématique des djihadistes "revenants" de la zone irako-syrienne, mais aussi des primo-terroristes pouvant passer à l'action sans signes avant-coureurs.  

Un habitué des questions de police

Mais après l'exercice controversé de Gérard Collomb, la délicate affaire Benalla et la nomination d'un Christophe Castaner sans connaissance des "réseaux de flics", la force de Laurent Nuñez réside avant tout dans sa proximité avec les forces de l'ordre. "Il connaît bien la maison, ses codes, ses réseaux, ses modes de fonctionnement, il a une bonne capacité d'écoute, son parcours dans le domaine de la sécurité est un parcours sans faute", commente auprès de l'AFP Patrick Ribeiro, du syndicat Synergie. "Sur le plan technique et humain, le choix est indiscutable. Il le mérite", renchérit Jean-Claude Delage, secrétaire général d'Alliance.