Budget 2025 : quand François Bayrou manoeuvre pour éviter les débats à rallonge à l’Assemblée nationale
Avec un objectif de 50 milliards d’euros d’économies, le Premier ministre, François Bayrou, mise sur une stratégie plus rapide et moins conflictuelle que son prédécesseur. Il cherche ainsi à éviter une censure parlementaire en privilégiant une commission mixte paritaire.
Depuis la nomination de François Bayrou à Matignon, c'est l'un des grands défis du gouvernement en ce début d'année. Le budget 2025 va revenir au Parlement avec comme objectif 50 milliards d'euros d'économies. Pour éviter toute censure, Bercy a multiplié les consultations auprès des différents partis et le Premier ministre mise sur une stratégie totalement différente de celle de son prédécesseur.
Une commission mixte paritaire en ligne de mire
Éviter à tout prix le spectacle désolant d'un hémicycle fracturé vent debout contre son budget, c'est la stratégie privilégiée par François Bayrou. Alors que les débats doivent reprendre au Sénat, là où ils avaient été interrompus par la motion de censure, à compter du 15 janvier, le Premier ministre devrait écourter au maximum la séquence budgétaire sans passer par la case Assemblée.
Une stratégie qui va radicalement à l'encontre de celle de Michel Barnier. Lui avait préféré laisser les débats se tenir avant d'être contraint de passer en force. Le scénario idéal serait alors le suivant pour le locataire de Matignon : convoquer directement, après l'examen au Sénat, une commission mixte paritaire et soumettre ensuite la version finale du texte au Palais Bourbon.
"Tout dépend de ce qu'on obtiendra de la gauche, mais ce qui est certain, c'est qu'en cas d'accord, on ira au plus vite", confirme ainsi une source gouvernementale à Europe 1. Toujours est-il que, sans majorité, le texte soumis au vote de la chambre basse a de fortes chances d'être retoqué, obligeant le gouvernement à le défendre une nouvelle fois face aux députés.