Budget : la Cour des Comptes ne veut plus du «quoi qu’il en coûte»
Mises en place par l’État pour faire face à la crise sanitaire et à la crise énergétique, ces aides exceptionnelles pèsent encore sur le budget. Impensable dans le contexte actuel pour la Cour des Comptes.
235 milliards d’euros. C’est la somme dépensée par l’État dans le cadre du fameux "quoi qu’il en coûte". Les aides Covid, le plan de relance, le bouclier tarifaire sur l’électricité et le gaz. Et si le précédent gouvernement et son ministre de l’Économie Bruno le Maire avait affirmé que le "quoi qu'il en coûte" était terminé, c’est faux, selon la Cour des Comptes.
Quatre milliards d’euros d’économies possibles d'ici à 2027
Dans un rapport, elle les pointe et propose leur suppression pour réaliser quelques économies. Selon les calculs de la Cour des Comptes, il y aurait 4 milliards d’euros d’économies à réaliser d'ici à 2027.
Pour le premier président de la Cour des Comptes Pierre Moscovici "cela fait des années qu’on dit que 'le quoi qu’il en coûte', c’est fini. Nous montrons que ce n’est pas fini. Il reste encore des milliards d’euros d’économies qui découlent de ces réponses à des crises qui ne sont plus là."
Mieux cibler les aides à l’apprentissage
Alors de quoi parlent exactement les Sages de la rue Cambon ? En premier lieu, des aides à l’apprentissage qu’ils recommandent de réserver uniquement aux lycéens. Aujourd’hui, les étudiants du supérieur en bénéficient aussi. Une telle mesure permettrait de réaliser près de 3 milliards d’euros d’économie à la clé d'ici à 2027.
Autre exemple : le bonus écologique pour les voitures électriques qu’il faudrait limiter aux véhicules de moins d’une tonne neuf contre deux tonnes quatre actuellement. 200 millions d’euros serait alors possible.
Soulager la dette publique
Autant d’idées pour soulager la dépense publique et le déficit qui s’aggrave dangereusement pour Pierre Moscovici. "Comment peut-on financer l’écologie, l’éducation, avec 70 et peut-être demain 100 milliards d’euros de charge de dette. C’est la raison pour laquelle il faut maîtriser la dette publique", détaille-t-il. La Cour ne compte pas s’arrêter là. Elle prévoit un autre rapport en mars. Cette fois-ci concentrée sur les dépenses de l’Assurance Maladie.