Manuel Bompard était l'invité d'Europe 1 ce vendredi matin. 2:01
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Yanis Darras , modifié à
Manuel Bompard, député La France insoumise de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, était l'invité de Dimitri Pavlenko ce vendredi matin. Interrogé sur les débats autour du projet de loi finances 2023, le député s'est demandé si l'Assemblée nationale "ne travaillait pas pour rien", alors que la menace de l'utilisation du 49-3 par le gouvernement plane. 

C'est une claque qu'a pris le gouvernement cette semaine à l'Assemblée nationale. Contre sa volonté, l'hémicycle a voté en faveur d'une taxe sur les "superdividendes". Si les députés RN et LFI ont voté sans surprise, "pour", parmi les rangs de la majorité, le "non" est loin d'avoir fait l'unanimité. Pour Manuel Bompard, ce vote souligne la division du parti Renaissance : "La majorité se montre extrêmement affaiblie et divisée", appuie-t-il au micro d'Europe 1.

"Défaite majeure"

Et pour cause, cet amendement a été déposé par un député MoDem, parti allié de la majorité. Pire, les députés Horizons, eux aussi inclus alliés à Renaissance, se sont abstenus et 19 députés de la majorité gouvernementale ont voté en faveur de cette nouvelle taxe. 

"Quand vous n'avez que 88 députés qui suivent l'avis du ministre dans l'Assemblée nationale, c'est une défaite majeure pour Emmanuel Macron et son gouvernement", estime le député LFI. Mais ce revers poussera-t-il encore un peu plus le gouvernement à utiliser l'article 49-3 dans le cadre du projet de loi de finances

L'ombre du 49-3 

"La menace du 49-3 place sur l'examen budgétaire depuis qu'il a commencé ce lundi", s'agace Manuel Bompard. "Et d'ailleurs, ça pose une question démocratique", assure le député LFI. "Depuis le début, on ne cesse de poser la question pour savoir sur quel texte le gouvernement compte employer le 49-3?" 

"Donc on se demande s'il va l'utiliser sur le budget avec les amendements votés par l'Assemblée ou s'il va l'utiliser sur son propre texte ? C'est un sujet majeur car les travaux parlementaires continuent pour le moment", explique Manuel Bompard. Et de conclure : "La question finalement, c'est est-ce que l'Assemblée travaille pour rien ou est que le travail qu'elle réalise, va servir à quelque chose ?"